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Bagheera Poulin, comédienne, écrivain...
    
 

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MASTER LILITH

 

EVOLUTIV’ BIOGRAPHY…

By ERA à suivre…

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IV…

 

…Apprendre tout de suite la lucidité : c’est-à-dire : bien discerner l’endroit d’atterrissage et la constante de la note.

Enfant de choeur j’étais tout petit déjà… À cause de la musique.

Époque datée, lieu nommé, peut-être ?

Mais au fond : données extérieures erronées pour réalité intérieure.

Savoir entendre ça.

Silence.

Apprendre à se reconnaître soi-même.

Se concentrer véritablement dessus. Prier beaucoup en vérité… 

Prêtre se forge ainsi :

Dans la plus parfaite lumière du cœur, à l’aveuglette dans ce tourbillon d’âmes aussi tristes, belles, pures et simples que noires sales et malhonnêtes.

Des formules magiques, des invocations aux mystères qui feraient basculer les âmes perdues : snwy, snswy, smnglf…

Regarder les anges au bout des démons et les diables au bout des dieux…

Obtenir l’image d’ensemble et grandir dessus.

Pour faire vivre la vie, il faut trois ingrédients : du sang, du sperme et du verbe…

Il faut du désir et j’en étais rempli : ça débordait. Que pouvait-il m’arriver ? Rien. Rien du tout.

La déviante, c’est une courbe extérieure qui fait le look… Mais la constante, c’est celle qui habite l’être comme une lumière qui fait vivre le noir.

Je voulais plus que tout au monde devenir pianiste : Tout en cuir sur la peau, lame d’acier dans la poche, prêt à bondir à casser à trancher au moindre signe… Alors…

J’ai dû passer des portes chez des gens qui auraient dû penser que j’étais méchant. Derrière ces portes, ces gens-là avaient des clefs à me donner pour ouvrir toutes celles qui attendaient dans le couloir tout noir.

Je me voulais terrible et bad devant ces gens… Ces dames…

Au lieu de cela, des femmes, (toujours des femmes) m’ont expliquée que j’étais nul et qu’il me faudrait tout apprendre… Que j’étais une cause perdue. Les femmes adorent les causes perdues. Elles peuvent prouver le contraire et c’est pour elles que l’on gagne…

Elles m’ont montré leurs doigts qui couraient sur les touches des pianos et des orgues pour me prouver qu’elles savaient ce que je ne savais pas. Respectueux, elles m’ont voulu, je les ai crues.

Elles m’ont livré l’humilité de ma personne : les femmes m’ont donné mes plus grandes leçons. Depuis toujours…

Des vieilles et sages femmes, habituées à d’autres élèves autrement fringués autrement dissipés et finalement autrement passionnés, se sont penchées sur moi comme des fées sur mon berceau.

Travailler. Quel véritable mot.

Croire au diable que j’ai dans la peau et qui fait de moi l’acharné que je suis.

Quand on s’évade de prison dans une vie, on est toujours tenté de recommencer…

J’ai invoqué les esprits de mes deux pieds sur terre et mes tiffes dans le vent, comme un arbre planté qui veut vraiment grandir… Enraciné. Fabriquer sa propre force. Tout serrer. Vouloir à tout prix quelque chose. S’en changer, s’en dompter soi-même : se livrer à la guerre.

S’installer dans le paradoxe.

Baiser et gober, se défendre et cogner, rêver pour tout apprendre en songe, révéler, faire du sport être fort, lire ce qui tombe entre les mains, rencontrer Huysmans par hasard, avoir cela pour être dur, être un voyou et fatalement se laisser enseigner la musique dans des cocons de maîtresses rigides, dames de paroisse : ça créé déjà plusieurs visages. Suffisamment pour que l’humour ait de la place.

… À suivre…