MASTER
LILITH
EVOLUTIV
BIOGRAPHY
By ERA
à suivre
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IV
Apprendre tout
de suite la lucidité : cest-à-dire :
bien discerner lendroit datterrissage et la constante
de la note.
Enfant de choeur jétais
tout petit déjà
À cause de la musique.
Époque datée,
lieu nommé, peut-être ?
Mais au fond : données
extérieures erronées pour réalité
intérieure.
Savoir entendre ça.
Silence.
Apprendre à se reconnaître
soi-même.
Se concentrer véritablement
dessus. Prier beaucoup en vérité
Prêtre se forge ainsi :
Dans la plus parfaite lumière
du cur, à laveuglette dans ce tourbillon dâmes
aussi tristes, belles, pures et simples que noires sales et malhonnêtes.
Des formules magiques, des
invocations aux mystères qui feraient basculer les âmes
perdues : snwy, snswy, smnglf
Regarder les anges au bout
des démons et les diables au bout des dieux
Obtenir limage densemble
et grandir dessus.
Pour faire vivre la vie, il
faut trois ingrédients : du sang, du sperme et du
verbe
Il faut du désir et
jen étais rempli : ça débordait.
Que pouvait-il marriver ? Rien. Rien du tout.
La déviante, cest
une courbe extérieure qui fait le look
Mais la constante,
cest celle qui habite lêtre comme une lumière
qui fait vivre le noir.
Je voulais plus que tout au
monde devenir pianiste : Tout en cuir sur la peau, lame
dacier dans la poche, prêt à bondir à
casser à trancher au moindre signe
Alors
Jai dû passer des
portes chez des gens qui auraient dû penser que jétais
méchant. Derrière ces portes, ces gens-là
avaient des clefs à me donner pour ouvrir toutes celles
qui attendaient dans le couloir tout noir.
Je me voulais terrible et bad
devant ces gens
Ces dames
Au lieu de cela, des femmes,
(toujours des femmes) mont expliquée que jétais
nul et quil me faudrait tout apprendre
Que jétais
une cause perdue. Les femmes adorent les causes perdues. Elles
peuvent prouver le contraire et cest pour elles que
lon gagne
Elles mont montré
leurs doigts qui couraient sur les touches des pianos et des
orgues pour me prouver quelles savaient ce que je ne savais
pas. Respectueux, elles mont voulu, je les ai crues.
Elles mont livré
lhumilité de ma personne : les femmes mont
donné mes plus grandes leçons. Depuis toujours
Des vieilles et sages femmes,
habituées à dautres élèves
autrement fringués autrement dissipés et finalement
autrement passionnés, se sont penchées sur moi
comme des fées sur mon berceau.
Travailler. Quel véritable
mot.
Croire au diable que jai
dans la peau et qui fait de moi lacharné que je
suis.
Quand on sévade
de prison dans une vie, on est toujours tenté de recommencer
Jai invoqué les
esprits de mes deux pieds sur terre et mes tiffes dans le vent,
comme un arbre planté qui veut vraiment grandir
Enraciné. Fabriquer sa propre force. Tout serrer. Vouloir
à tout prix quelque chose. Sen changer, sen
dompter soi-même : se livrer à la guerre.
Sinstaller dans le paradoxe.
Baiser et gober, se défendre
et cogner, rêver pour tout apprendre en songe, révéler,
faire du sport être fort, lire ce qui tombe entre les mains,
rencontrer Huysmans par hasard, avoir cela pour être dur,
être un voyou et fatalement se laisser enseigner la musique
dans des cocons de maîtresses rigides, dames de paroisse :
ça créé déjà plusieurs visages.
Suffisamment pour que lhumour ait de la place.
À suivre
