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Bagheera Poulin, comédienne, écrivain...
    
 

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MASTER LILITH

 

EVOLUTIV’ BIOGRAPHY…

By ERA

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II…

 

…Je suis mille. Fait de successions d’hommes passés, présents et à venir… Pscychédéliquement vôtre, pour vous servir J Premières convulsions de la vie comme des outrances, entendre outre les transes, au berceau… Quelques jours que je respirais sur cette planète dans cette époque, trois mois à entendre raconter ma mère, qu’il me prit une sorte de convulsion physique : à sauter à baver à hurler la déformation de la matière qui m’avait été infligée : un corps. Les " spécialistes " ont conclu : l’épilepsie. Le gardénal est devenu le compagnon de mes veines… Poison distillé dans le sang de ma plus petite enfance. C’est par le sexe que je suis venu, par la drogue que l’esprit m’est monté et par le rock que mon corps s’est levé… Des visions du monde à quatre pattes ? Des rythmes de jambes qui passaient des journées à passer. De belles jambes, celles de ma mère… Première femme de ma vie de bébé épileptique possédé par un diable en gestation constante. Le clan du départ comme un berceau de tendres émotions qui sont restées très claires à ma mémoire… Allongé dans un lit contre un mur où la fenêtre laissait passer les ondes de l’obscure et de la lumière. Bord de national. Petite chambre au clown triste et violoniste, ami des visions éphémères : filantes des phares au plafond : premiers chemins battus et parcourus en secret. Où va la lumière lorsqu’elle disparaît dans le ciel de la chambre ? Fermer les yeux et suivre ça : la lumière. Tomber alors dans l’infini. Ne pas finir jamais de tomber d’avant en arrière dans ce trou noir… L’existence… De part et d’autre de cette machine de chair qui prenait ses aises. Chanter comme les mauvais garçons devant les grand-mères : obtenir du succès… Faire fondre ces vieilles caboches pleines de sortilèges, ramasser les câlins des sorcières : être content de tout ça dès le début. Se prendre pour le dieu de lumière à deux ans, à l’heure où jamais la honte n’a encore effleuré : dixit les aïeuls : je suis leur phare. Mille fois au moins, je suis passé par des bras décharnés, ensorcelé de vie, mille fois réincarné au fond des âges sous les veines… Quand tout se découpe dans l’image, que la drogue fait son effet, le monde tourne et la chambre devient l’univers… Trip juste après. À peine le nez mouché, à peine appris à se retenir de pisser au lit que mon grand mystère d’homme me chatouillait déjà l’entrejambe : 13 ans, une Lola de 17, avec des mains d’athlète : assise sur moi, devant tout le monde, la chair cachée par la jupe qui caressait mes cuisses de puceau en train d’effectuer un double rite de passage : bander sous LSD ! éjaculer dans une fille ! C’était mon premier voyage, ma première maîtresse sur un air de Jimmy Hendrix. Je ne vais pas recommencer le détail de mes conquêtes, j’y ai déjà consacré une vie entière une autre fois : mais pour l’époque, cette expérience a eu l’effet de me forger le caractère… Éjaculer ! Bander contre la peur inculquée par leur Dieu à moi : l’enfant de cœur ! Découvrir l’arme totale : mon pénis contre l’église. Savoir alors pourquoi ces blasphèmes perpétués par ma bouche innocente… Oui, oui. Des blasphèmes. Malgré et par moi. Tout innocent et sans culture encore… À la messe, je vous le jure, des fins de prières me venaient comme par magie et je me suis surpris plus d’une fois à écouter ces mots d’entre mes lèvres qui sortaient tout seuls comme des fumées. Satanisant sans le savoir, les discours du livre appris par cœur par l’assemblée. À qui confier alors ces étrangetés qui engendraient toutes ces peurs et tous ces doutes ? Étranglé et inquiet, enfant, j’étais seul et me sentais menacé par le père tout puissant qui voit tout, entend tout, peut nous prendre et nous punir on ne sait jamais ? S’il existait quand même ? Parano catholique, ma foi pudique jusqu’à cet événement radical : ma double personnalité enfin accomplie : il suffisait alors de baisser un peu le regard pour discuter avec mon meilleur ami : ma queue. Soulager tout le corps et la peur de la mort. Rire. La légèreté est entrée dans ma vie. Pour la seconde fois Casanova. Trop bien…

… à suivre…