Cuba et La Havane

  
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 Histoire de Cuba : la révolution castriste  

 

 

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Alors que le dictateur Batista tentait désespérément de conserver son pouvoir en tentant de conciler sans succès l'or de la mafia, les dollars des grandes industries et la misère épouvantable des cubains, un parfait inconnu, président d'un obscur directoire étudiant révolutionnaire, José antonia Echeveria essaya de prendre d'assaut le palais présidentiel.

Il échoua bien entendu, et y laissa mêma la vie. Mais l'idée que le pouvoir était prenable fit son chemin dans les têtes et en particulier dans celle d'un jeune avocat, un certain fidel Castro, grand et barbu, qui avait pris le maquis dans l'est du pays après avoir vainement tenté de prouver au tribunal que le gouvernement était illégal. La vigueur de ses discours et leur longueur avaient laissé de marbre les juges.

En 1953, il attaqua sans succès une caserne à Santiago, fut arrêté et condamné à 15 ans de prison. Il n'en fallait pas davantage pour devenir célèbre et bientôt libéré, en 1955, par Batista lui-même, à l'occasion de son élection à la présidence de la république, il fila au mexique, fonda le mouvent du 26 juillet avec un certain Guevara et revint se réfugier dans ses montagnes. Plus d'attaques au panache, place à la guérilla. Le régime de Battista et de ses gangsters n'y survivra pas.

En 1959, après avoir ridiculisé l'armée officielle qui avait tenté de prendre le dessus à grand renfort de chars et d'avions, Fidel marche sur la havane, irrésistible et y entre en libérateur, alors que toute l'île s'est mise en grêve pour soutenir cet homme qui prétend redistribuer les richesses au peuple.

Il commença par les grands domaines sucriers qui furent confisqués et continua tranquillement par le téléphone, le pétrole, la production électrique, la sncf locale, les ports, le système bancaire, bref tout ce qui faisait de cette île un formidable placement de père de famille pour peu qu'on ne regarde pas de trop près le sort des travailleurs locaux, fut nationalisé. Eisenhower crut adroit de répondre par un blocus généralisé qui n'eut pour effet que de radicaliser le régime cubain et de le pousser à chercher des alliés ailleurs.

Les russes n'en demandaient pas tant et le cycle put démarrer tranquillement : bombardement de l'aéroport de la havane, attaque avortée de la baie des cochons, installation des missiles, ultimatum de Kennedy, le coeur du conflit se déplaça lentement des intérêts de l'île à l'équilibre est-ouest, partie dangereuse dans laquelle cuba joua quelques temps le rôle délicat de pivot.

Action, réaction... Vieille formule qui trouve ici tout son sens. Acculé sur son île, le régime castriste se radicalisa, bien aidé par l'intransigeance des Etats Unis et l'amitié douteuse des sociétiques. Ne pouvant se charger de ses ennemis, fidel ne put pas non plus se protéger de ses amis... Le paradoxe fut que l'île retomba sous la coupe du sucre, insidieusement, par le biais d'un cours garanti par moscou et complètement hors marché.

Entre une économie étranglée par un blocus draconien et le soutien artificiel et pervers à une monoculture sans aucune réalité de marché, les réformes s'enchaînérent, toujours plus radicales. Heureusement, quelques unes furent une bénédiction, comme celles qui touchèrent l'éducation, la santé, le sport. Quand l'Urss s'effondra, cuba se retrouva instruite, en bonne santé, isolée et ruinée. Le niveau de vie des cubains chuta brutalement et les Etats Unis renforcèrent encore le blocus, bien décidés à cueillir comme un fruit mur le résultat de tant d'efforts.

On ne sait pas très bien comment le régime réussit ce tour de force de résister à tant de pressions centrifuges. Il ne le fit pas en se libéralisant, c'est le moins qu'on puisse dire. La corruption, l'élimination des opposants, l'installation de comités de quartier pour mieux surveiller la population sont des méthodes éprouvées qui ont été essayées ailleurs avec quelque succès. Mais il faut également reconnaître que les cubains, dans leur grande majorité, déchirés entre un régime étouffant et la perspective de retomber sous le joug du dollar et des multinationales, ont jusqu'ici résisté à la tentation d'une aventure aux issues incertaines. Car cette révolution leur a appporté aussi quelque chose d'inestimable, la dignité.

Peu à peu, aidé par le canada, depuis longtemps décidé à lui venir en aide sans visée colonialiste, par l'europe aussi, plus timidement d'abord, mais aujourd'hui plus massivement, le pays essaie de développer son tourisme, développe ses échanges avec les pays de la région, caraïbes, amérique du sud. Les beaux principes socialistes cèdent peu à peu la place aux réalités économiques et si la liberté de s'exprimer ne progresse qu'à pas comptés, l'île semble retrouver un semblant d'équilibre financier et commercial. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il profite à tous et que les dirigeants d'aujourd'hui n'en monopolisent pas les résultats, comme ceux d'avant la révolution.

Depuis, le prix du pétrole a doublé, celui du sucre n'a évidemment pas suivi. Quel avenir? Comment se sortir de ce pas que certains disent mauvais, sans tomber dans un cercle vicieux plus terrible encore et comment surtout ne pas perdre son âme?

A quelques encâblures, Haïti montre à l'envie que les soi-disant bonnes intentions ne suffisent pas et que la barbarie n'est jamais très loin, il suffit de laisser les hommes et l'argent se disputer le pouvoir.

Fidel Castro n'est pas éternel. Qu'adviendra-t-il alors? Terrible question à laquelle chacun a évidemment des réponses... surtout en dehors de Cuba, d'ailleurs. Il n'y a qu'à, il faudrait, il suffit de... Oui, bien sûr...

On croise les doigts...

 

 

 

 


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