LES HOLLANDAIS À PARIS (1789-1914) Van Gogh, Van Dongen, Mondrian… du 6 février – 13 mai 2018 Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris Avenue Winston-Churchill – 75008 Paris (carte) Du mardi au dimanche de 10h à 18h. (fermé lundi et le 1er mai)
Cette exposition entend évoquer autour de neuf peintres hollandais venus à Paris entre la fin du dix-huitième et le début du vingtième siècle, la vie foisonnante des ateliers, des écoles, des galeries, des amitiés, des influences et des rivalités qui agitèrent cette période extraordinaire pour l’art pictural et où Paris fut le véritable centre artistique de cette époque.
Gérard van Spaendonck, Ary Scheffer, Johan Barthold Jongkind, Jacob Maris, Frederik Hendrik Kaemmerer, George Hendrik Breitner,Vincent van Gogh, Kees van Dongen et enfin Piet Mondrian…
Tels sont les neuf peintres qui sont présentés dans neuf salles selon un ordre sagement chronologique, entourés chacun des oeuvres d’autres peintres français ou hollandais ayant à voir avec leur séjour en France.
Beaucoup de découvertes donc et des mises en relations réjouissantes qui éclairent cette période dont on ne finit pas d’explorer l’infinie richesse.
Une petite sélection purement subjective pour vous donner envie de courir au Petit Palais admirer cette très belle exposition temporaire visible jusqu’au 13 mai 2018:
L’Atelier de Jan Von Dael à la Sorbonne – 1816 – Philip Va Vree – élève de Gerard van Spaendonck
Ciel et Enfer – 1850 – Octave Tassaert – élève de Ary Scheffer_1
Ciel et Enfer – 1850 [détail] – Octave Tassaert – élève de Ary Scheffer
Femme à l’enfant – 1867 – Jozef Israëls – paysagiste de l’école de La Haye
Femme faisant manger son enfant – 1861 – Jean-François Millet – Un des fondateurs de l’école de Barbizon
Un baptême sous le Directoire – 1878 – Frederik Hendrik Kaemmerer
Jet Mauve-Carbentus dans les dunes – 1873 – Frederik Hendrik Kaemmerer
Jet Mauve-Carbentus dans les dunes – 1873 – Anton mauve
Modèle rassemblant ses habits – 1888 – George Hendrik Breitner
A bord – 1897 – George Hendrik Breitner
Vue depuis l’atelier de Vincent – 1886 – Vincent Van Gogh
la Colline de Montmartre avec une carrière – 1886 – Vincent van Gogh
La Mattchiche ou le Moulin de la Galette – 1906 – Kees Van Dongen
Les six tableaux découpés dans A la Galette – 1906 – Kees Van Dongen
Un des tableaux découpés dans le tableau d’origine A la Galette – 1906 – Kees Van Dongen
« PEINTURES DES LOINTAINS » 120 tableaux extraits de la collection du musée du quai Branly – Jacques Chirac Du 30 janvier 2018 au 6 janvier 2019 – Mezzanine Ouest 37 quai Branly Paris 7e (carte) Dimanche à mercredi de 11h à 19h – Jeudi à samedi de 11h à 21h. Fermeture le lundi
C’est une formidable plongée dans l’univers merveilleux des terres lointaines du 19ème et d’une bonne moitié du vingtième siècle que nous propose le Musée du Quai Branly.
Un coup de chapeau en passant, à Sarah Ligner, commissaire de cette exposition, dont le travail est vraiment remarquable et d’une grande pertinence.
Une exposition qui nous retrace plusieurs histoires: celle de cette collection de plus de 500 peintures (plus de 120 sont présentées dans l’exposition) rassemblées pour l’essentiel entre 1931 et 2003 au palais de la porte Dorée. D’abord exposées dans des expositions universelles puis dans un palais, elles seront finalement mises en réserves comme notre souvenir collectif et c’est merveille de pouvoir aujourd’hui les admirer et tenter d’en comprendre le sens. Leur présentation regroupée les éclaire d’un jour très intéressant même s’il nous dérange un peu.
D’où cette autre histoire, celle de l’idée que les artistes et la société dans laquelle ils vivaient se faisaient de ces fameux pays exotiques, porteurs de rêves et de sentiments d’une incroyable naïveté condescendante, …et de richesses arrachées et amassées.
Les explorateurs, voyageurs, colonisateurs, suivis ou accompagnés par les peintres et les poètes, avaient comme nos touristes d’aujourd’hui, la marotte de la représentation, qu’elle soit celle des natifs et indigènes ou celle du voyageur lui-même, déguisé en autochtone ou pas. Et finalement le selfie et la photo souvenir, tout comme le portrait ou la peinture idéalisée en atelier ou sur le vif, nous en apprennent bien plus sur le visiteur ou le rêveur que sur le pays visité ou ses habitants.
Il serait bon qu’en contemplant, émerveillés et décontenancés, ces représentations décalées avec ce que nous pensons être la vérité et, disons-le, la morale historique contemporaine, nous ne nous fassions pas trop d’illusions: nos enfants nous regarderons certainement de travers en découvrant nos façons d’appréhender et de représenter nos lointains d’aujourd’hui.
Que penseront-ils de nos organisations humanitaires, de nos grands discours, de nos politiques commerciales de développement qui nous rapportent tellement plus qu’elle ne nous coûtent… Que penseront-ils dans un siècle, de nos déclarations enflammées, de nos concerts de solidarité, et de nos conseillers militaires quand ils ne sont pas les faux nez de simples corps expéditionnaires ou la nostalgie de la canonnière? Je ne sais pas trop, mais rien de bon sans doute.
Allons, ne boudons pas notre plaisir et allons goûter la nostalgie des bons sauvages et des nuits câlines avec le sourire condescendant de ceux à qui on ne la fait pas… mais en ayant une conscience aigüe que, justement, nous ne sommes que préjugés et idées fausses, sans même nous en apercevoir.
Notre seule consolation sera de nous persuader que même nos successeurs seront à leur tour victimes de leurs propres aveuglements.
Frise de personnages – Marie-Antoinette Bouillard-Devé
Le port de Saïgon – vers 1930 – Charles Fouqueray
Jonques de mer à Culao – fin 1920 – détail – Frédéric BERNELLE
L’île de Djerba – 1926 – André Suréda
Halte de la caravane – 1960/1970 – Théodore Frère
Laque de Jean Dunand
Deux Indiens en pirogue – 1860 – François Auguste Biard
Bethsabée dit aussi Femme malgache à sa toilette – 1931 – Alcide Liotard dit André Liotard
Halte de caravane près du caire – 1874 – Mine de plomb sur papier – Théodore Frère
Portait de l’explorateur Emile Gentil – 1899 – Paul Merwart
Portrait deAndré Lebon ministre des colonies – 1897 – Paul Merwart
Prise du fort de Fautahua à Tahiti 17 décembre 1846 – 1867 – Charles Giraud
Soumission du Maroc – Paul Dupuy
L’officier topographe – 1930 – André Herviault
Femmes malgaches à leur toilette – années 1930 – Gaston Parison
Point d’accostage de sampan sur un rivage – 1950 – Graphite et sanguine sur papier – André Maire
Jules Ferry recevant les délégués des colonies 1892 – Frédéric Regamey – photo Claude Germain
Le Musée en Herbe présente Ateliers à la loupe , une rétrospective de 40 peintures d’ateliers d’artistes et de leurs portraits, réalisés par l’artiste britannico-américain Damian Elwes :
Cézanne, Monet, Gauguin, Matisse, Brancusi, Duchamp, O’Keeffe, Miró, Calder, Giacometti, Dalí, De Kooning, Kahlo, Twombly, Warhol, Kusama,
Kapoor, Koons, Ai Weiwei, Haring , etc…
« Damian Elwes consacre sa vie et son art à nous inviter dans les ateliers d’artistes de renom. Tel un détective, il visite des lieux, recherche des témoignages, des photos, des films, des indices… il se met dans la peau des maîtres des lieux. Collecter des informations et des indices sur les peintres et leurs ateliers peut parfois prendre jusqu’à 10 ans avant que Damian Elwes puisse commencer à peindre. »
Et pour la réalisation finale, « Damian Elwes conserve néanmoins son propre style en utilisant des palettes typiques des artistes et de leurs oeuvres. »
Bref cette exposition est une occasion unique de visiter les ateliers des plus grands peintres et de pénétrer un peu plus dans leur intimité créatrice, tout en admirant le travail de ce peintre singulier qu’est Damian Elwes qui vit et travaille aujourd’hui à Santa Monica.
A titre d’exemple, On s’attardera volontiers sur la réalisation monumentale de l’atelier de Picasso à la Villa Californie de Cannes que Damian Elwes aura mis 12 ans à réaliser.
Fidèle à sa vocation et à son nom, le Musée en herbe propose aussi aux enfants, à l’occasion de cette exposition, des activités ludiques qui, j’en suis sûr, intéresseront bien des parents : enquêtes « A la recherche de la palette perdue » avec casquette et loupe, déguisements comme Frida Kalho, ateliers d’art plastique, etc. (détails ici)
L’art du pastel de Degas à Redon au Petit Palais Exposition du 15 septembre 2017 au 8 avril 2018Du mardi au dimanche de 10h à 18h (Nocturne le vendredi jusqu’à 21h)Avenue Winston Churchill – 75008 ParisTel: 01 53 43 40 00Transports Métro Champs-Élysées Clemenceau, lignes 1 et 13L’accès du musée et des collections permanentes est gratuiteL’entrée à l’exposition temporaire : 10 euros (tarif réduit 8 euros)
Le Petit Palais possède une collection remarquable de pastels, ces oeuvres fragiles, longtemps ignorées et reléguées aux esquisses et « crayonnages » préparatoires. Leur technique rend leur conservation problématique et que dire de leur exposition et ses manipulations obligatoires . Mais à quoi bon posséder des trésors pour un musée si c’est pour ne jamais les montrer.
Miracle donc que cette exposition de plus de six mois pour admirer 130 pastels qui regagneront sagement leur réserve : on ne les reverra pas de sitôt. Profitons-en et savourons notre plaisir.
L’exposition se concentre sur la seconde moitié du dix-neuvième siècle, et est organisée autour de cinq thèmes:
. Avant le renouveau du pastel
. Le pastel naturaliste
. Le pastel impressionniste
. Le pastel mondain
. Le pastel symboliste
Une sélection ici de merveilles avec pour certaines une vue agrandie pour admirer quelques tours de magie techniques, traits de craie, estompes, etc… L’art de représenter un reflet, une carnation veloutée, une barbe grisonnante, etc
Jean Baptiste-Auguste Lenoir – La Sainte Famille – 1870 (vue partielle)
Jean Baptiste-Auguste Lenoir – La Sainte Famille – 1870 (détail)Jean-Baptiste-Auguste Lenoir – La Mort de saint Joseph – 1870Jean-Baptiste-Auguste Lenoir – La Mort de saint Joseph – 1870 (détail)Jean-Baptiste Carpeaux – Le Pont de Suresnes – après 1847Elisabeth Vigée Le Brun – Portrait de la princesses Radziwill – 1801Elisabeth Vigée Le Brun – Portrait de la princesses Radziwill – 1801 (détail)Georges Desvallières – Etude d’homme nu au turban – vers 1888Pierre Carrier-Belleuse – Sur le sable de la dune – 1896 (vue partielle)Pierre Carrier-Belleuse – Sur le sable de la dune – 1896 (détail)Odilon Redon – Anémones dans un vase bleu – après 1912Lucien Lévy-Dhurmer – L’Appassionata – vers 1906Lucien Lévy-Dhurmer – L’Appassionata – vers 1906 (détail)
Et bien mon cher Capitaine, vous me semblez très remonté ce matin dis-je au Cap’tain Cap alors qu’il marchait à grands pas en bougonnant dans son gilet.
— Ah oui , remonté est bien le mot. Je peste contre ce Zuckerberg et son algoryhtme du diable qui nous empêche de partager sur Facebook reproductions et images dévoilant le moindre téton, au prétexte que cela serait une atteinte insupportable à la décence et aux bonnes moeurs. Je voudrais bien voir de quelles bonnes moeurs il peut bien s’agir, alors qu’on peut y publier sans problème des horreurs sanguinaires. A ce propos il me semble utile et nécessaire, mon cher, de vous raconter la très émouvante histoire de Cimon et Péro.
— De qui?
— Cimon et Péro. Une fameuse histoire de l’antiquité romaine que l’historien Valère fur un des premiers à rapporter.
— Valère? Maxime Valère? Ah oui il est dans mes amis et je le like assez souvent… Tout de même, cela ne nous rajeunit pas. Et le rapport avec facebook?
Le cap’tain cap s’emporta.
— Ne m’interrompez pas tout le temps sinon je vous black-liste. Bon, pour je ne sais quelle raison, là n’est pas le sujet, Cimon fut condamné à mourir de faim dans sa prison. Et Péro, sa fille, obtint la permission de le visiter. Mais le vieux Cimon ne mourait pas et semblait même supporter assez bien le jeûne absolu auquel il était soumis.
Les gardiens vérifièrent que Péro ne lui apportait pas de nourriture, mais rien n’y fit. Cimon gardait bon pied bon oeil..
Dépourvus de caméra de sécurité, les gardiens se postèrent secrètement pour percer ce grand mystère et découvrirent que Péro, pendant ses visites, donnait le sein à son père.
— Non?
— Mais si! Et émus par cette histoire, entendez bien mon cher, émus vous dis-je, le préteur et les juges, libérèrent le prisonnier. Beaucoup d’autres l’auraient égorgé sans autre forme de procès, pour que force reste à la justice et à ses décisions. Passons!
–Et cette histoire fit-elle le buzz?
— Le buzz? Mais bien plus que ça. Janssens, Greuze, Zoffany, Mellin, Rubens, van Baburen et beaucoup d’autres illustrèrent l’histoire édifiante sans pudibonderie et personne à l’époque, ni la société ni l’église n’y trouvèrent rien à redire. Cette dernière fut d’ailleurs souvent commanditaire de ces oeuvres. Même le grand Caravage, dans une tableau monumental, les Sept Oeuvres de Miséricorde, inclura cette scène dans son tableau.
Jugez par vous même et remarquez bien, enfin, que l’oeuvre la plus récente, une photographie de Max Sauto, date de 2012.
« Ce qui nous soulève ? Ce sont des forces : psychiques, corporelles, sociales. Par elles nous transformons l’immobilité en mouvement, l’accablement en énergie, la soumission en révolte,
le renoncement en joie expansive. Les soulèvements adviennent comme des gestes : les bras se lèvent, les coeurs battent plus fort, les corps se déplient, les bouches se délient. Les soulèvements ne
vont jamais sans des pensées, qui souvent deviennent des phrases : on réfléchit, on s’exprime, on discute, on chante, on griffonne un message, on compose une affiche, on distribue un tract, on écrit un ouvrage de résistance.
… Chaque fois qu’un mur se dresse, il y aura toujours des « soulevés » pour « faire le mur », c’est-à-dire pour traverser les frontières. Ne serait-ce qu’en imaginant. Comme si inventer des images contribuait — ici modestement, là puissamment — à réinventer nos espoirs politiques. ( Georges Didi-Huberman, commissaire de l’exposition) »
Et il y aura toujours aussi des témoignages et des illustrations de ces éruptions. Ce sont eux que cette exposition formidable entend nous montrer en cinq chapitres:
Tous les amateurs de portes ouvertes le savent, rien n’est plus mystérieux que l’atelier d’un artiste. Il s’y joue des épisodes proches de l’alchimie, d’autant plus mystérieux que, même en les visitant, on n’y voit pratiquement jamais l’artiste y travailler vraiment. Il y pose, il le fait visiter, il y montre ses oeuvres, mais que s’y passe-t-il au juste pendant l’acte de création?
Ce sont pour beaucoup des endroits singuliers où le peintre, le sculpteur, le maitre des lieux accumule et ordonne des objets censés incarner cette alchimie créative. Exposés savamment, ces fétiches sont censés participer, expliquer, évoquer, illustrer ce mystère troublant de la naissance d’une oeuvre.
Mais lui, l’artiste, qu’y fait-il? Comment vit-il dans ce bric-à-brac et ce bric-à-brac est-il la conséquence d’un bouillonnement vital ou d’une mise en scène?… ou des deux?
D’où notre fascination et notre curiosité insatiable.
Le photographe, comme les autres, a toujours essayé de percer ces mystères, ne faisant parfois que le renforcer en ajoutant sa propre vision « étrange ». Je vous ferai grâce du fameux principe de l’influence de l’observateur sur le phénomène observé, mais elle est évidemment essentielle, d’autant que beaucoup de photographes ne sont pas seulement des « enregistreurs d’images », Dieu merci.
Cette exposition passionnante rassemble donc depuis le 19ème siècle les regards des photographes sur les ateliers d’artistes, regards complices le plus souvent. Pas de présentation chronologique mais plutôt thématique, et c’est un choix judicieux qui nous permet de voir côte à côte des photos d’ateliers, d’artistes, de modèles, depuis la naissance de la photographie jusqu’à aujourd’hui en une passionnante rétrospective. Dommage évidemment que la photo n’ait pas existé quelques siècles plus tôt dans les ateliers de Léonard de Vinci ou chez les peintres flamands.
Les trois thèmes développés dans les salles du petit Palais : l’artiste en majesté – la vie dans l’atelier et les méditations photographiques avec plus de 400 photographies pour approcher au plus près du processus de création de l’artiste, depuis Ingres, en passant par Picasso, Matisse, Bourdelle, Zadkine, Brancusi, jusqu’à Joan Mitchell, Miquel Barceló ou encore Jeff Koons.
Pour vous donner vraiment envie d’aller voir cette exposition, je vous ai mis de côté quelques photos mais aussi quelques photos de photos, (au secours ceci n’est pas une pipe!).
Joël Meyerowitz – L’atelier de Cézanne, Aix en provence, 2011
Maurice Guibert – Toulouse-Lautrec peignant « Au Moulin Rouge, la danse » – 1895
Les flash d’information vous donnent un peu la gueule de bois? Vous avez envie de vous redresser, de bomber le torse, de respirer un peu d’air frais et de vous étirer ? J’ai ce qu’il vous faut. Mosko fait son show en solo au Cabinet d’Amateur jusqu’au 10 avril 2016. Regardez bien ces pochoirs, leur technique s’est enrichie… Et du coup notre plaisir aussi.
Le cabinet d’amateur 12 rue de la Forge Royale 75011 Paris
du mardi au samedi de 14 heures à 19 heures
le dimanche de 14 heures à 17 heures