Nous somme nombreux depuis quelques temps à nous désoler de cette mode touristique du cadenas d’amour qui a bien failli engloutir le Pont des Arts et sévit aussi maintenant sur le pont de l’Archevéché.
Sympathique lorsqu’il ne s’agissait que de quelques cadenas attachés amoureusement aux grilles du pont par des couples fraîchement mariés, la donne avait brusquement changé cette année avec une véritable frénésie, les touristes ayant à coeur de ne pas quitter la capitale sans avoir sacrifié au rite du love-lock.
Résultat, des grilles chargés de plusieurs centaines de cadenas, accrochés les uns aux autres sur 10 rangées et sur les deux côtés des grilles, occultant complètement la vue, avant de céder sous le poids, obligeant la mairie à boulonner sur les panneaux de grandes planches de contreplaqué pour éviter tout accident.
Les petits marchands ont alors vite trouvé la parade, et en plus des cadenas, ont vendu des feutres pour permettre aux amoureux d’écrire leur nom sur les planches.
C’est à peine si la vue somptueuse de l’île de la Cité retenait l’attention, l’essentiel c’est le cadenas.
Une tentative d’installation de grilles neuves a vite tourné au fiasco: en deux jours elles se retrouvèrent entièrement surchargées de cadenas, et ont vide cédé sous le poids à leur tour.
C’est alors que la mairie a testé les plaques de verre. Très épaisses, en verre blanc très résistant tout en assurant une bonne transparence, elles sont insérées entre la rampe supérieure et le sol sans laisser aucun espace, interdisant ainsi toute introduction parasite. Pour l’instant, trois plaques de verre ont été installées et c’est une vraie réussite.
Il n’y a finalement que les petits vendeurs de cadenas et les bouquinistes alentours qui s’étaient joints à la fièvre vendeuse pour rester circonspects.