Au moment ou Némo vient de peindre un nouveau pignon boulevard de Ménilmontant, avec une fusée rouge et blanche qui nous replonge d’un coup dans Tintin et Milou, la bande dessinée et l’enfance toujours, la mairie de Paris publie un très bel article sur notre pocheur, avec plan intractif, vidéos (dont un extrait du Ballon Rouge d’Albert lamorisse de 1956 , et un autre du Némo de Belleville) , bref un truc à archiver dare-dare.
J’espère que vous avez regardé et savouré le petit bijou de documentaire sur l’art des rues, titré « Street Art » de Benjamin Cantu et Anne Bürger.
Une bande son urbaine et rythmée, des images pertinentes et superbes, des interventions d’artistes, collectionneurs et amateurs éclairés très décisives et incisives, bref un docu comme on aimerait en voir souvent sur cet art des rues qu’on aime et qu’on défend.
Paris, Berlin, New York, et même Moscou, les murs du monde entier témoignent de l’extraordinaire vitalité de cette expression toute neuve qui envahit maintenant nos galeries et même nos musées et l’enthousiasme intact et raisonné de Blek le Rat fait plaisir à voir et entendre, tout autant que son émotion devant le spectacle de la ville, New York en l’occurrence, et comme il a raison, comme s’il se léchait les babines devant un plat de roi. Car la ville, ses mur, ses refends, ses friches sont autant de toiles vierges, tendues aux artistes urbains.
Mur vs galeries et musées? Ephémère vs conservation, gratuité contre business? Problèmes? Peut-être pas. Complémentarité plutôt.Car, et c’est une des forces de ce document, il aborde sans complexe cette opposition et en dénoue les fils sans tomber dans le piège de l’anathème ni de l’intégrisme. Chapeau!
Il sera rediffusé le lundi 29 mars à 11h20, à vos cassettes, à vos cassettes! (Il va falloir que je change de slogan, bientôt, même les vieux ne comprendront plus à quoi je fais allusion… pfff!)
Pablo Pares, l’empailleur de bulles de savon, vient de redessiner son site.
C’est évidemment une merveille que je vous conseille très vivement d’aller visiter dare-dare : http://www.pablo-pares.com/
Attention, baisser votre haut parleur car l’aboiement d’un chien vous acueillera dès l’accueil, suivi du sifflet d’un train sur les pages suivantes.
On y retrouve les petites scènes poétiques de Pablo, qu’il présente dans sa galerie de la rue Quincampoix bien protégées dans des espèces de tiroirs et qui sont autant de petites fenêtres ouvertes sur un monde étrange où les personnages jjouent de la mandoline en même temps qu’ils sa balancent sur des trapèzes. Magique.
Autre excellente nouvelle: Pablo Pares ouvrira sa galerie du 95 de la rue Quincampoix les jeudi, vendredi et samedi de 14 à 19 heures pour les mois à venir. Sinon, on peut aussi lui téléphoner pour une visite privée qui vous plongera dans un abîme de plaisir.
La Huchette, c’est un petit miracle. Une rue minuscule, envahie par des touristes en rang serrés en mal de kebabs et de tee shirts avec tout eiffel, et un théâtre encore plus minuscule que la rue, le théâtre de la Huchette, spécialiste des pièces à l’affiche qu’on n’arrive plus à en retirer.
On y joue deux pièces de Ionesco depuis cinquante ans, et pas de retrait en vue, c’est dire.
C’est comme ça qu’une drôle de pièce y a posé ses valises, la Diva de Sarcelles de Virginie Lemoine.
Virginie Lemoine, vous la connaissez, c’était la complice de Laurent Gerra cher Ruquiez et la maman au grand coeur de Famille d’accueil. Mais une carrière ne se limite pas à quelques balises, aussi telévisuelles et réussies soient-elles.
Avec Une Diva à Sarcelles, Viginie Lemoine a décidé de nous faire rire, de nous émouvoir et de nous épater avec un petit bijou d’humour et d’humanité. Un rire intelligent et tendre, ça nous change.
Pierrette Michon, alias Petra Michkolskaia, chanteuse d’opéra un peu beaucoup ratée, au moins autant que sa vie, égrène dans son logement miteux de Sarcelles, souvenirs et représentations improvisées pour un public imaginaire, nous, et son concierge amoureux, tout en revivant ses souvenirs improbables et ses triomphes minables mais magnifiés.
L’alcool, la télécommande et le pianiste, le concierge, les envolées stridentes font le reste et on se prend très vite à aimer cette femme déjantée, cassée par ses rêves de gloire inaccessibles, rêvés plus que vécus et à jamais enterrés sous la pioche des casseurs d’espoir et ranimés par une folie salvatrice qui la maintient en vie. On n’en finirait pas de se demander ce qui est plus réel que la réalité quand celle ci est moche alors que tant d’autres réalités sont superbes et magnifiques.
La Diva est incarnée, il n’y a pas d’autre mot, par la formidable Brigitte Faure, qui entonne les morceaux de bravoure du répertoire lyrique comme on entame des rangs de tricot.
Et comme le théâtre n’est pas bien grand, les colliers et les cheveux en tremblent jusqu’au dernier rang. Avec cette castafiore de banlieue, on n’a qu’à bien se tenir.
Bref, il faut absolument aller voir et écouter cette diva là.
Pour vous mettre l’eau à la bouche, extraits et interviews :
Je ne sais pas du tout combien de temps ce spectacle tiendra à la Huchette, mais tentez le coup, cela en vaut vraiment la peine.
Théâtre de La Huchette – 23 rue de La Huchette, 75005 PARIS – tel: 01 43 26 38 99 – fax: 01 40 51 75 34
Le photographe Francis Campiglia a suivi entre 1980 et 1995 les protagonistes de ce qu’on a coutume d’appeler le courant alternatif.
Les plus jeunes ne savent peut-être pas très bien ce que ce mot recouvre, mais quand ils sauront que sous ce terme on trouvait des groupes comme Les Garçons Bouchers, Les Béruriers, La Mano Nagra, ou encore Les Négresses Vertes, Babylone Fighter, Les Endimanchés, Les Chihuahua, les 10 Petits Indiens, les Heritiers, ou les Casse pieds, je suis certain que la mémoire leur reviendra, même s’ils étaient peut-être trop jeunes pour les avoir applaudi dans leurs concerts.
C’est l’époque où les vinyls commencaient à pâlir devant la gloire naissante des cd et où l’accordéon se mit à fréquenter l’underground. Bref, une époque qui en annonçait d’autres.
Et les plus attentifs auront peut-être reconnu sur la photo des Garçons Bouchers une cour que j’ai photographié quelques années plus tard et qu’ils retrouveront sur Pariscool ici… Paris est si petit…
Il y a belle lurette maintenant que la ville de Venise a mis en place un système très performant d’alerte, prenant en compte la météo, c’est-a-dire la prévision d’un système dépressionnaire, celle du vent, de sa direction et de sa force, et celle des précipitations et de leur importance avec, élément déterminant quand on est au bord de la mer, les coefficient de marée qui, eux, sont connus et forment l’élément certain de la situation.
Venise le sait si bien qu’elle met en ligne un site internet accessible à tous, habitants et touristes, sur lequel on peut voir deux courbes:
- la première indique la courbe théorie des marées
- la seconde la courbe de la marée prévisible corrigée des éléments météorologiques qui s’affinent en permanence.
Outre internet, un système de sms est disponible, des sirènes se déclenchent dans toute la ville en cas d’alerte, avec un code sonore, que les vénitiens attendent et se hâtent de transformer en mesures de prévention : pose de panneaux sur les portes, installation de tréteaux, mise en place de schémas de circulation, relevage des objets fragiles, comme ce libraire qui empile ses livres dans une baignoire, etc.
Evidemment, ici la lagune empêche les vagues monstrueuses et les marées y sont modérées. Mais le vent s’y déchaîne aussi bien qu’ailleurs, la pluie également et, quand le coefficient de marée astronomique est élevé, comme la ville est au ras de l’eau, le phénomène entraîne par l’accumulation de l’eau dans le piège lagunaire des inondations régulières et plus ou moins importantes, plusieurs dizaines de fois pas an, et parfois une inondation spectaculaire, comme en 1966 ou le coefficient a atteint la cote de 196, alors qu’à partir de 140, on parle d’aqua alta exceptionnelle.
Ce qui est spectaculaire dans ce tableau de 1966, c’est de constater l’écart formidable entre le niveau théorique de la marée et celui atteint, à cause de l’effet météo (dépression, vent, pluies).
Alors que la marée astronomique était calée vers 0.50, elle a atteint près de 2 mètres, soit un facteur 4, à cause de la météo.
Ce week end, nous avons eu à la fois une marée très élevée et des conditions météos très mauvaises et l’amplification du niveau de marée, déjà très haut, a été multipliée par un facteur dévastateur.
La qualité des prévisions n’est pas en cause. Les météorologues avaient parfaitement prévu la tempête, le vent, la pluie. Le coefficient de marée était également disponible. Rien ne permettait de limiter le phénomène, mais n’était-il pas possible d’évaluer les conséquences de la conjonction des deux facteurs?
Il aura fallu le tsunami de 2004 pour que les systèmes de prévision et d’alerte soient revus et mis en place. On l’a vu avec le drame du Chili et les évacuations préventives sur toutes les côtes susceptibles d’être atteintes par la vague suivant le séisme.
Votre rêve, c’est de défiler avec votre béret, une baguette sous le bras et des slogans biens sentis du genre :
- Non aux couloirs de bus !
- Une autoroute sur le canal St Martin
- Paris veut rouler, on va l’y aider!
- Pas de vélo, des parkings
Europe Ecologie organise demain mardi 2 mars à 8h30 Gare de l’Est une manifestation spéciale à votre intention. (dress code : lachez-vous bien propres et peignés)
Et vous pourrez aussi y reprendre le projet de Chantal Jouanno, Secrétaire d’État chargée de l’Écologie, qui milite pour l’automatisation de la ligne 14.
Les experts se penchent d’ailleurs très sérieusement sur son projet, car personne n’a encore vraiment compris ce qu’une automatisation d’un système automatique pouvait avoir comme conséquences… La science avance.