Saype : « Beyond Walls » au pied de la Tour Eiffel

Un jeune artiste d’une trentaine d’années, une oeuvre éphémère peinte à même l’herbe du Champ de Mars avec de la peinture biodégradable sur une surface de 15 000 m², et la tour Eiffel pour pouvoir découvrir l’oeuvre de haut, puisqu’elle est quasi invisible depuis le sol un peu à la manière des géoglyphes du Pérou, voilà ce que les parisiens et les touristes peuvent découvrir en ce moment et jusqu’à ce que la pluie et le soleil aient accompli leur action de nettoyage, une dizaine de jours dit-on.

Saype : Beyond Walls - une chaîne humaine sur 15 000 m²

Ces mains qui se tendent et s’étreignent symbolisent la main tendue par les marins-sauveteurs pour porter assistance aux naufragés de la Méditerranée.

L'artiste Saype
L’artiste Saype

Saype peint depuis 2013 de gigantesques fresques sur herbe à l’aide de peinture à base de craie et de plomb, 100% biodégradable: un impératif absolu pour lui . Philosophie et réflexions existentielles inspirent sa démarche et cette action en particulier. Conduite avec SOS Méditerranée, elle a pour vocation de se reproduire dans le plus de villes dans le monde (déjà une vingtaine annoncées don Genève, Berlin, Belfast, Buenos-Aires, etc).  Pour son lancement, c’est la Mairie de Paris qui lui apporte son soutien et lui offre une première étape de prestige.

A voir d’urgence et si possible en prenant un peu de hauteur… La moindre des choses.

. Le site de Saype à retrouver ici

. Et trois vidéos dont une très réjouissante montrant l’oeuvre Beyond Walls depuis un drone survolant le Champ de Mars.

 

Expos d’été à la Mep : A dark Thread (Henry Wessel) – Fil Noir (collection Mep)

Henry Wessel : A Dark Thread
Fil Noir – collection de la Mep
Maison Européenne de la Photographie
Exposition du 5 juin au 28 août 2018
Maison Européenne de la Photographie (site)

 5/7 rue de Fourcy Paris 4e (carte)
expositions : Ouvert du mercredi au dimanche de 11 à 20h

Les rendez-vous réguliers pour les nouvelles expos de la Mep sont devenues des incontournables. Nous en avons retenu deux pour cet été.

Henry Wessel

« L’exposition  met en lumière trois séries.
À l’instar d’un story-board, Incidents suit l’ordre précis constitué par Henry Wessel, selon un procédé de correspondances visuelles qui lui était cher.
Sunset Park rassemble des prises de vue nocturnes, invitant à une plongée dans l’ambiance mystérieuse des nuits californiennes.
Enfin, toujours en suivant un jeu de rapprochements visuels, Henry Wessel avait commencé, avant son décès en septembre 2018, à reconstituer avec les équipes de la MEP la troisième série de l’exposition : A Dark Thread, présentée sous cette forme pour la première fois.
Son univers unique et mystérieux se retrouve dans l’ensemble des ses images, comme un « fil noir » les liant les unes aux autres. »

C’est une oeuvre assez singulière qui nous est présentée ici, photos quotidiennes, mais qui feront stationner longtemps devant chacune les amoureux des grosses voitures, des étendues désertiques et des nuits forcément singulières passées dans les motels . Difficile de nous désintoxiquer de cet imaginaire là!

Fil Noir (collection Mep)

Henry Wessel aimait réunir des photos proches par leur esthétique ou leur discours et les afficher au long d’un « fil noir »

C’est  ce qui a présidé à ce projet formidable de sortir des riches archives  de la Mep des « photos liées » pour nous proposer des ébauches d’histoires qui nous plongent chaque fois dans un univers particulier.

Parfois, un photographe tient le discours seul, parfois ils sont plusieurs à participer à l’énoncé dans un cadavre exquis photographique passionnant.

Noir aussi, le roman n’est jamais loin de ces ébauches, tout comme le polar ou le fait divers, la ville et ses rues pleines d’encre, ses bars interlopes, ses visages à la serpe au son de notes de jazz résonnant dans  la nuit.

L’occasion de retrouver des  photographes illustres, et réunis pour l’occasion, Brassaï, Doisneau, Weegee, kertesz, Sabine Weiss, Robert Franck, Larry Clark, ….

 

Petit Palais : Paris Romantique, 1815-1848

Paris Romantique, 1815-1848
Exposition du 22 mai au 15 septembre 2019
Avenue Winston-Churchill – 75008 Paris (carte)
Du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Nocturne le vendredi jusqu’à 21h.

Quelle époque, quelle incroyable succession d’événements, politiques, sociaux, artistiques! Si vous avez envie de vous plonger dans ce demi-siècle de bouleversements qui nous interpelle directement par sa vitalité, son actualité et sa violence et sa surprenante mélancolie, cette exposition est pour vous.
Magistralement mis en perspective, tableaux, costumes, lithographies, statues, livres rares sont judicieusement rassemblés dans les salles du petit Palais, un lieu magique dont la délicatesse architecturale semble avoir été pensée tout exprès.

Vous pourrez ensuite si le temps s’y prête aller vous asseoir au café restaurant jardin parmi les chants d’oiseaux et les effervescences florales du jardin en arc de cercle de palais.

Un enchantement!

« La scénographie de l’exposition propose une ballade dans le Paris romantique qui fait alterner lieux extérieurs et intérieurs. Elle s’effectue sur le temps d’une journée, du petit matin avec l’évocation des appartements des Tuileries jusqu’à la nuit tombée avec les salles de spectacles des Grands Boulevards. Les heures du jour seront rendues sensibles par la lumière qui varie tout au long du parcours accompagnant la progression dans l’espace et dans le temps. Elle renforce l’immersion du visiteur dans les décors du XIXe siècle, extérieurs et intérieurs qu’il traverse.

Les couleurs, la lumière, les décors donnent une identité immédiate à chaque lieu : les espaces extérieurs ont des tonalités urbaines ton pierre, rehaussé de détails graphiques vieil or ou acier noir. La lumière est celle du jour, dans ses variations horaires. Les espaces intérieurs ont des tonalités évocatrices, conformes aux goûts de l’époque. La lumière du jour y pénètre par les portes, les fenêtres, les verrières. Un éclairage chaud le complète.

Les séquences chronologiques 1815, 1830, 1848 font rupture. L’éclairage y est homogène et discret.« 

Art Contemporain – Street Art – Place saint Sulpice les 25 et 26 juin 2018

Une petite respiration pour fêter l’été qui cette fois semble vouloir être aussi de la partie.

Un vernissage cool le lundi 25 à 18h
Des tirages 40 x60 plein cadre
Plein de petits formats à consommer sans tarder tant qu’il en reste…

What else?

Place Saint Sulpice, emplacement 419, à droite de la place en regardant l’église.

Lundi 25 de 15 à 22 heures
Mardi 26 de 11 à 20 heures

Je serai ravi de partager tout ça avec vous.

Art Contemporain - Street Art - Gérard LAURENT expose place saint Sulpice les 25 et 26 juin 2018

Gilles CARON : PARIS 1968 – jusqu’au 28 juillet à l’Hôtel de Ville de Paris

 

Gilles CARON : PARIS 1968
à l’Hôtel de Ville de Paris
Exposition du 5 mai au 28juillet 2018
Entrée 5 rue de Lobau Paris 4ème (carte)
Tous les jours (sauf dimanche, fériés) 10h-18h30

C’est gratuit, c’est magistral, les photos sont superbes et c’est peut-être le meilleur moyen pour tous ceux qui n’ont pas connu cette époque et vécu ces événements, de comprendre un peu la nature très spéciale de mai 1968.
 

 

 

 

 

 

Gérard Lavalette et Fabrice Dumont – La DOUBLE EXPO – du 2 au 15 avril 2018

Gérard Lavalette et Fabrice Dumont – La DOUBLE EXPO
à l’ATELIER 213
Exposition du 2 au 15 avril 2018
213 rue du Foubourg St Antoine Paris 11ème (carte)
Début de l’exposition le 2 avril à 14 heures
Expo de 11 à 19 h

Si vous aimez la photo humaniste et le beau noir et blanc, ne ratez pas cette exposition de deux photographes amis, gérard LAVALETTE et Fabrice DUMONT, qui vous régaleront avec plusieurs dizaines de photos sur les murs et plusieurs centaines dans leurs books…

Et pour en savoir plus, rien de tel, si vous êtes sur le réseau social, que de parcourir les messages de l’événement placardé sur Facebook :
https://www.facebook.com/events/369530870123059/390399791369500/?notif_t=admin_plan_mall_activity&notif_id=1522315475504523

Ou le site de la Parizienne qui consacre à l’événement un article très complet :
http://la-parizienne.com/gerard-lavalette-fabrice-dumont-exposent-a-paris-la-double-expo.html

Branly – Bettina RHEIMS – VOUS ETES FINIES, DOUCES FIGURES

Bettina Rheims : « Vous êtes finies douces figures »
Musée du Quai Branly-Jacques Chirac
Plateau des collections
Exposition du 20 mars au 3 juin 2018
37 quai Branly Paris 7e (carte)
Dimanche à mercredi de 11h à 19h – Jeudi à samedi de 11h à 21h.
Fermeture le lundi

Musée du quai Branly – Jacques Chirac. Affiche de l’exposition « Bettina Rheims. Vous êtes finies, douces figures » »

 

Des photographies de femmes et des statues féminines africaines, on pourrait décrire cette exposition ainsi. Mais ce serait sans compter avec le discours photographique obstiné de Bettina Rheims qui n’a de cesse de proposer des images  de femmes libres, vivantes, fières, combatives, bref des guerrières de la vie, des combattantes, des guerrières.

« Bien que son titre lui soit emprunté, l’exposition ne célèbre pas le poète latin Pétrone. Cette phrase fatale est tatouée sur la peau de l’une des Femen que Bettina Rheims a photographiées pour sa récente série Naked War. Douces figures, celles-ci ? Héroïnes plutôt, pour reprendre d’une autre des séries de l’artiste, dont on verra ici la part secrète, les polaroïds encore jamais montrés. On y voit moins de douceur que d’intensité : des êtres terriblement vivants aux prises avec un lieu nu, une sorte de rocher et leurs propres corps.
Femen et Héroïnes étaient donc vouées à se rejoindre, pour affirmer ensemble la force et la dignité du féminin – à ne pas confondre avec ce que l’on entend communément par la « féminité », qui n’est qu’un stéréotype social et sexuel. Incarnées dans des corps et des visages sculptés, ces qualités sont aussi celles d’autres héroïnes encore : les oeuvres africaines dont l’artiste a fait les compagnes des siennes, le temps de cette conversation entre photographies et sculptures. »

L’exposition présente donc quelques grand formats , mais aussi les polaroïds de travail de la photographe, essentiellement pour sa série « Héroïnes » ou encore « Gender stories ».  Pour mieux comprendre l’histoire de ces clichés jamais montrés, on regardera avec beaucoup d’intérêt l’excellente vidéo projetée à la fin du parcours, d’un entretien entre Philippe Dagen, historien et commissaire de l’exposition, et Bettina Rheims. Elle y parle de son travail, de sa façon d’aborder les séances photographiques et de l’usage qu’elle fait alors du polaroïd, qui lui permet d’attendre l’instant où « tout se met en place » sans abandonner le modèle pendant cette attente indispensable.

 

 

J.L. MONTEROSSO : LA PHOTOGRAPHIE FRANCAISE EXISTE… JE L’AI RENCONTREE – MEP jusqu’au 20 mai 2018

La Photograhie française existe… je l’ai rencontrée
Proposée par Jean-Luc Monterosso
Maison Européenne de la Photographie
Exposition du 7 mars au 20 mai 2018
 5/7 rue de Fourcy Paris 4e (carte)
Ouvert du mercredi eu dimanche de 11 à 20h

J.L. MONTEROSSO : LA PHOTOGRAPHIE FRNCAISE EXISTE... JE L'AI RENCONTREE

Fondateur et directeur de la MEP depuis trente ans, Jean-Luc Monterosso passe aujourd’hui  la main à Simon Baker.

Pour marquer son départ, il a voulu évoquer ces années en choisissant quelques photographes pour une dernière exposition. Deux étages y sont consacrés pour un choix évidemment arbitraire mais qui nous donne l’occasion de retrouver quelques grands noms illustrés pendant ces trois décades riches et ambitieuses  mais aussi quelques coups de coeur que nous pourrons parfois simplement découvrir et éventuellement faire nôtres.

J’ai toujours aimé les anthologies, Jean Luc Monterosso nous propose la sienne  et c’est un vrai régal.

Avec des oeuvres de Jean-Christophe Ballot, François-Marie Banier, Bruno
Barbey, Martine Barrat, Valérie Belin, Rossella Bellusci, Philippe Bordas,
Martial Cherrier, Thierry Cohen, Stéphane Couturier, Martin d’Orgeval,
Raphaël Dallaporta, Denis Darzacq, Marie-Laure de Decker, Raymond
Depardon, Bernard Faucon, Alain Fleischer, Jean Gaumy, Pierre Gonnord,
Hervé Guibert, Françoise Huguier, Dominique Issermann, Michel Journiac,
JR, Pascal Kern, Charles Matton, François Méchain, Minot-Gormezano,
Sarah Moon, Bruno Mouron et Pascal Rostain, ORLAN, Mathieu Pernot,
Philippe Perrin, Pierre et Gilles, Bernard Plossu, Philippe Ramette, Bettina
Rheims, Sophie Ristelhueber, Denis Roche, Gérard Rondeau, Georges
Rousse, Sebastião Salgado, Klavdij Sluban, Christine Spengler, Keiichi
Tahara, Patrick Tosani, Gérard Uféras, Laurent Van der Stockt.

Jean Gaumy "Pleine Mer" A bord des chalutiers Koros et Rowanlea, Atlantique Nord, hivers 1984, 1992 et 1998
Jean Gaumy « Pleine Mer » A bord des chalutiers Koros et Rowanlea, Atlantique Nord, hivers 1984, 1992 et 1998
Marie laure Decker - Autoportrait Paris 1968 - Autoportrait Saïgon 1993
Marie laure Decker – Autoportrait Paris 1968 – Autoportrait Saïgon 1993
Martine Barrat - Harlem
Martine Barrat – Harlem

Peter Knapp et la Mode- Dancing in the Street – Cité de la Mode jusqu’au 10 juin 2018

Peter Knapp and fashion 1960-1970 – Dancing in the Street
Cité de la Mode et du Design
Exposition du 9 mars au 10 juin 2018
34 quai d’Austerlitz 75013 Paris (carte)
tous les jours sauf les mardis de 12 à 18 h

Peter Knapp à la Cité de la Mode - Dancing in the Street

Est-ce la décennie 1960-1970, ou le faiseur d’images qu’a toujours été Peter Knapp, et ce quel que soit le média, photo, mise en page, peinture, télévision? Les photos présentées pour cette exposition nous font voir une aspect de la mode et de la femme comme on n’à plus l’habitude d’en voir: libre, légère et joyeuse. Ce fut un moment de libération pour la société toute entière, n’en déplaise aux esprits chagrins. et le très grand talent de Peter Knapp fut de la mettre en scène et de l’illustrer.

Les modèles sautent, dansent, rient, se jouent des motifs et des formes, se donnent à la vie et les Couturiers de l’époque sont de la partie, comme Courrèges et Cardin abondamment illustrés ici.

Pas d’épaules tombées, de dos voutés ni de regards perdus dans la mélancolie d’une attente sans espoir à la Hopper comme on en voit tant aujoud’hui. L’espoir, le désir, la jeunesse, tout pétille ici avec une vigueur et un amour de la ligne incomparables.

A l’époque  où Christophe Averty s’amusait de son côté à déconstruire les codes de la télévision avec acharnement et méthode, Peter Knapp réalisa aussi des dizaines de petits films pour Dim Dam Dom, et on sera tenté de les raprocher et de célébrer cette période d’inventeurs du bonheur.

Couleur ou noir et blanc, la rigueur et la fantaisie sont toujours  présentes. Peter Knapp répète qu’il ne prend pas de photos mais fabrique des images, il ne s’agit pourtant pas d’improvisation: chaque scène était dessinée comme pour un story board, les accessoires soigneusement décrits, les lieux patiemment choisis. Mais la  prise de vue venait toujours apporter à la minutie , l’atome de hasard et de génie qui se retrouvent enfin dans les photos.

Bref une exposition témoignage d’une époque et d’un grand artiste, à voir jusqu’au 10 juin 2018

Corot – Le peintre et ses modèles – Musée Marmottan Monet jusqu’au 8 juillet 2018

Corot – Le peintre et ses modèles
Musée Marmottan Monet
Exposition du 8 février au 8 juillet 2018
2 Rue Louis Boilly 75016 Paris (carte)
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h

Corot - Le peintre et ses modèles - Musée marmottan Monet

On connaît Corot pour ses paysages peints sur le vif, reconnu comme un précurseur de l’impressionnisme et pour avoir été l’un des fondateurs de l’école de Barbizon, mais peu de choses sur son goût pour le portrait, une discipline qu’il pratiqua pourtant toute sa vie dans son atelier et ne montra qu’à ses intimes et ses proches.

Comme ses contemporains, il peignait d’après modèle, et souvent les mêmes modèles qui allaient d’un atelier à l’autre. On pense à Emma Dobigny par exemple, souvent représentée par Corot, et qu’on retrouve aussi chez  Degas, Puvis de Chavannes ou Tissot.

Mais cette époque est aussi celle d’une évolution très intéressante, qui vit le modèle d’atelier, anonyme, simple objet de peinture, passer progressivement à celui de sujet du tableau, un statut d’ordinaire réservé aux personnalités célèbres qui commandaient leur portrait pour leur propre célébration.

Cette exposition rassemble  une soixantaine d’oeuvres, aujourd’hui dispersées dans le monde entier. Une occasion d’admirer quelques merveilles jamais présentées ensemble, permettant de voir l’évolution du peintre tant dans sa technique que son inspiration.