Les expositions selectionnees par la Panse de l Ours. Une selection d expos et de sorties coups de coeur : peinture, street art, photographie, etc. Si vous aimez la Panse, vous devriez aimer aussi.
Dans un esprit d’entraide, de soutien et de solidarité, L’Espace Beaurepaire accueille 12 artistes en résidence : des street artistes, artistes peintres, photographes, sculpteurs et plasticiens du 23 au 28 juin
Turner, peintures et aquarelles – Collections de la TATE Musée Jacquemart André Exposition du 13 mars au 20 juillet 2020 158 boulevard Haussmann, 75008 Paris (carte) ouvert tous les jours y compris les jours fériés de 10h à 18h. Nocturnes les lundis jusqu’à 20h30 en période d’exposition. Dernière admission 30 minutes avant la fermeture du musée.
Monet, Renoir… Chagall – Voyages en Méditerranée Yves Klein, l’infini bleu Atelier des Lumières du 28 février au 31 décembre 2020 38 rue Saint Maur 75011 Paris – 01 80 98 46 00 (carte) ouvert tous les jours-Lundi au jeudi 10-18h – dimanche 10-19h – vendredis et samedis 10-22h Attention, achat en ligne uniquement. Pas de billetterie sur place. Billeterie ici
Bon, évidemment ce ne sont pas les oeuvres originales qui éclabousseront les murs et le sol, la musique est magnifique mais arbitraire, les gens sont affalés par terre, accroupis, assis sur les supports des colonnes pour les plus chanceux et des enfants jouent dans le noir à attraper des morceaux de couleurs qui s’échappent sans cesse… D’accord.
Mais franchement n’hésitez pas une seule minute et réservez une heure de votre temps : vous trouverez difficilement antidote plus efficace à la tristesse et au stress viral qui manque nous confiner chaque jour un peu plus.
CÉZANNE ET LES MAÎTRES – RÊVE D’ITALIE Musée Marmottan Monet Exposition du 27 février au 5 juillet 2020 2 Rue Louis Boilly 75016 Paris (carte) Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Quand j’ai vu le thème de cette exposition, j’ai vivement ressenti une onde de plaisir et d’impatience.
Alors que de sombres nuages semblent aujourd’hui nous menacer et restreindre progressivement notre capacité à découvrir, voyager, nous frotter aux autres et aux merveilles qui parsèment le monde et attendent de nous enrichir, Marmottan-Monet nous propose une plongée de couleur et de bonheur, de soleil et de délicatesse.
Ursula Schulz-Dornburg : Zone Grise / The Land in Between Maison Européenne de la Photographie Exposition du 4 décembre 2019 au 16 février 2020
Maison Européenne de la Photographie (site) 5/7 rue de Fourcy Paris 4e (carte)
expositions : Ouvert du mercredi au dimanche de 11 à 20h
La Mep présente en cette fin 2019 une exposition importante de la photographe Ursula Schulz-Dornburg: Zone Grise / The Land in Between.
Ce fut une découverte pour moi, en deux temps d’ailleurs : un recul d’abord devant ces photos austères, en noir et blanc sans personnages ou quand il y en a, immobiles, aussi immobiles que le paysage ou le décor qu’ils illustrent.
Je pensais en avoir fini avec ces photos mais j’y suis revenu lors d’une seconde visite, tant elles me revenaient en mémoire, comme insatisfaites de mon impression première. Et là j’ai reparcouru chaque série, avec attention, obstination presque. Photos parfaites, documentaires en ce sens qu’elles sont prises sans effet, à plat dirait-on, mais avec une rigueur et une justesse implacable.
Parmi les quelques photos données ici, remarquez celles de ces zones d’attente des arrêts de car, ces espaces où on attend d’aller ailleurs et où on est déjà un peu plus loin que le départ sans l’avoir vraiment quitté encore.
Toutes les photos de ces séries parlent de ces frontières imprécises, géographiques, mentales, politiques, environnementales parfois, qui marquent un déséquilibre immobile très déroutant. A voir et méditer.
HENRI CARTIER-BRESSON – CHINE, 1948-1949 / 1958 Exposition du 15 octobre 2019 au 2 février 2020 FONDATION HENRI CARTIER-BRESSON
79 RUE DES ARCHIVES 75003 PARIS (carte)
Du mardi au dimanche : 11h – 19h
Plein tarif 9 € / Tarif réduit 5 €
« Le 25 novembre 1948, Henri Cartier-Bresson reçoit une commande du magazine Life pour faire un reportage sur les « derniers jours de Pékin » avant l’arrivée des troupes maoïstes. Venu pour deux semaines, il restera dix mois, principalement autour de Shanghai, assistant à la chute de la ville de Nankin tenue par le Kuomintang, puis contraint de rester à Shanghai sous contrôle communiste pendant 4 mois, et quittant la Chine quelques jours avant la proclamation de la République populaire de Chine du 1er octobre 1949. »
Il y retournera en 1958 au moment du lancement du « grand bond en avant ».
Cette superbe exposition rend compte de ces deux séjours avec 114 tirages
originaux de 1948-1949, 40 tirages de 1958, et de nombreux documents d’archives.
J’ai eu le privilège d’écouter François Hébel, le directeur du Centre, et Michel Frizot et Ying-lung Su, les commissaires de l’exposition, commenter le travail ayant permis de présenter ces photos, les planches contacts et les journaux de l’époque réunis dans une scénographie remarquable.
On a ici la conjonction d’événements exceptionnels dans un pays qui reste pour beaucoup un mystère et un objet de fascination, avec des contraintes (ou des atouts?) techniques que nous avons oublié, le tout photographié par un photographe hors du commun.
En regardant une des plus célèbres photographies « Gold Rush » et sa légende, il faut se souvenir que le photographe prenait ses photos et ne les regardait pas bien entendu : pas d’écran sur son appareil, pas d’ordinateur à l’hôtel et pas de développement sur place. Notes, tapées à la machine le soir sur papier pelure, et pellicules étaient expédiées directement à New York où les photos étaient ensuite choisies et légendées par l’agence et fournies aux journaux et magazines qui en assuraient la mise en page, choisissaient les titres et les commentaires.
A ce propos, une des plus célèbres photographe de cette série est évidemment « Gold Rush » présentée plus haut, très intéressante puisqu’il s’agit de la 37ème photo d’une pellicule de 36, et que Henri Cartier Bresson n’avait pas documentée, incertain sans doute de l’avoir prise. La photo 36, très différente, ne permet pas d’identifier l’endroit ni les acteurs de la photo suivante avec certitude. La légende de la photo a donc été écrite après le développement comme étant la plus probable…
On dit aussi que Henri cartier Bresson ne retouchait pas ses photos et c’est évidemment le cas pour toutes celles présentées ici : il ne les verra qu’à son retour en France et plusieurs mois après leur publication dans la presse.
Ce ne sont que quelques aspects passionnants de cette exposition qu’il faut aller voir dans les locaux magnifiques de la rue des Archives que la fondation occupe maintenant depuis quelques mois .
Cette photo était jusqu’ici présentée comme représentant un eunuque de l’ancienne cour impériale. Le terme anglais utilisé par HCB pouvant prêter à confusion, des recherches sur l’endroit exact de la prise de vue, les vêtements du personnage, ont conduit Michel Frizot et Ying-lung Su à remettre en cause cette légende et à requalifier l’eunuque en simple d’esprit.
Emmaus et Nicolas Henry : Le Goût des Autres Exposition du 5 octobre 2019 au 27 octobre 2019 Place du Palais Royal en plein air (carte)
J’ai découvert Nicolas Henry il y a quelques années à la Little Big Galerie, rue Lepic et ensuite à Arles où Constance Lequesne, la directrice de la galerie prend ses quartiers d’été. Et j’avais adoré ce photographe et ses compositions spectaculaires, colorées et minutieuses qu’il encadre lui même avec des bois récupérés.
Pour ses 70 ans, l’association Emmaus a fait appel à lui pour une exposition hors normes, et en plein air, sur la place du palais Royal mettant en scène la diversité et le parcours des personnes accompagnées par l’association.
On y retrouve des compositions plus anciennes, mais qui s’inscrivent parfaitement dans la même démarche, comme si la rencontre de Nicolas Henry et le mouvement de l’Abbé Pierre était inévitable et programmée.
Raymond DEPARDON – 1962-1963 – Photographe militaire Exposition du 1er octobre 2019 au 30 janvier 2020 Musée du Service de santé des armées – École du Val-de-Grâce – 1 place Alphonse Laveran – 75005 Paris (carte)
Du mardi au jeudi et le week-end de 12h à 18h
Fermé les 10 octobre, 25 décembre et 1er janvier
« Le musée national du Service de santé des armées, l’Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) et la Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA), présentent, en étroite collaboration avec l’artiste, une sélection de près de 100 photographies prises pendant son service militaire entre juillet 1962 et août 1963.
Raymond Depardon est alors affecté comme photographe à la rédaction du magazine des armées Terre Air Mer (TAM), le « Paris Match militaire ». Il y réalise plus de 2 000 photographies, conservées et intégralement numérisées à l’ECPAD (agence d’images de la Défense).
Ce corpus de jeunesse, jamais présenté, met en lumière une autre facette de la carrière de Raymond Depardon et illustre la genèse d’un regard dont la richesse du parcours est aujourd’hui mondialement saluée. »
Il faut voir cette exposition:
Pour retrouver d’abord les images quotidiennes de ces années si proches et qui parfois nous semblent déjà appartenir à un monde disparu et presque fantasmé;
Pour confirmer ce que Raymond Depardon dit lui-même en regardant ses photos prises alors qu’il avait juste 20 ans : « Tout était déjà là » et, au-delà de la technique et des progrès (vraiment?) du matériel, l’oeil ne change pas réellement;
Pour le plaisir surtout, le plaisir de regarder ces 100 photos qui sont notre passé récent et nous émeuvent comme celles d’un album de famille.
Il ne reste que quelques jours pour aller admirer (découvrir parfois) cette artiste majeure de l’impressionnisme, très amie avec Edouard Manet et mariée avec Eugène Manet, et reconnue par ses pairs comme une des leurs. C’est elle, avec Claude Monet, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Camille Pissarro, Edgar Degas qui fondera le groupe d’avant-garde les « Artistes Anonymes Associés », qui allait devenir la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs.
Une femme belle, souvent peinte par Manet d’ailleurs et l’exposition nous en présente quelques portraits, mais aussi une peintre admirable, que demander de plus?
Comme cette exposition est très populaire, je ne saurais trop vous recommander d’acheter des billets coupe file qui vous épargneront la longue file d’attente à l’extérieur du musée. hélas, l’affluence ne vous sera pas épargnée dans les salles qui bordent la nef magnifique d’Orsay. Vous aurez le choix de piétiner devant chaque toile ou de les admirer d’un peu plus loin, par dessus les têtes. Mais, n’est-ce pas, on n’a rien sans rien.
Lecture au cas où : »Berthe Morisot, Le secret de la dame en noir », Dominique Bona chez Grasset
Back Side – Dos à la Mode Exposition du 5 juillet au 17 novembre 2019 18 rue Antoine Bourdelle – 75015 Paris (carte)
Du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Une expo qui offre un regard inédit sur les oeuvres de Bourdelle, en présentant une savante mise en scène de ses sculptures, de vêtements créés par les plus grands noms de la haute Couture et de photos de jean loup Sieff. Ou comment évoquer notre dos, musculeux et masculin pour le sculpteur, féminin et divinement mis en valeur par les couturiers et le photographe. Une délicieuse promenade esthétique et sensuelle (Oui, Mireille Darc y sera évoquée, rassurez-vous…)
Le dos qu’on regarde, qu’on oublie, qu’on fait ployer sous les charges, qu’on dénude, qu’on marque ou qu’on entrave, ces dos là nous suivent constamment.