Une diva à Sarcelles au théâtre de la Huchette

La Huchette, c’est un petit miracle. Une rue minuscule, envahie par des touristes en rang serrés en mal de kebabs et de tee shirts avec tout eiffel, et un théâtre encore plus minuscule que la rue, le théâtre de la Huchette, spécialiste des pièces à l’affiche qu’on n’arrive plus à en retirer.

On y joue deux pièces de Ionesco depuis cinquante ans, et pas de retrait en vue, c’est dire.
C’est comme ça qu’une drôle de pièce y a posé ses valises, la Diva de Sarcelles de Virginie Lemoine.

Virginie Lemoine, vous la connaissez, c’était la complice de Laurent Gerra cher Ruquiez et la maman au grand coeur de Famille d’accueil. Mais une carrière ne se limite pas à quelques balises, aussi telévisuelles et réussies soient-elles.

Avec Une Diva à Sarcelles, Viginie Lemoine a décidé de nous faire rire, de nous émouvoir et de nous épater avec un petit bijou d’humour et d’humanité. Un rire intelligent et tendre, ça nous change.

Pierrette Michon, alias Petra Michkolskaia, chanteuse d’opéra un peu beaucoup ratée, au moins autant que sa vie, égrène dans son logement miteux de Sarcelles, souvenirs et représentations improvisées pour un public imaginaire, nous, et son concierge amoureux, tout en revivant ses souvenirs improbables et ses triomphes minables mais magnifiés.

L’alcool, la télécommande et le pianiste, le concierge, les envolées stridentes font le reste et on se prend très vite à aimer cette femme déjantée, cassée par ses rêves de gloire inaccessibles, rêvés plus que vécus et à jamais enterrés sous la pioche des casseurs d’espoir et ranimés par une folie salvatrice qui la maintient en vie. On n’en finirait pas de se demander ce qui est plus réel que la réalité quand celle ci est moche alors que tant d’autres réalités sont superbes et magnifiques.

La Diva est incarnée, il n’y a pas d’autre mot, par la formidable Brigitte Faure, qui entonne les morceaux de bravoure du répertoire lyrique comme on entame des rangs de tricot.

Et comme le théâtre n’est pas bien grand, les colliers et les cheveux en tremblent jusqu’au dernier rang. Avec cette castafiore de banlieue, on n’a qu’à bien se tenir.

Bref, il faut absolument aller voir et écouter cette diva là.

Pour vous mettre l’eau à la bouche, extraits et interviews :

Je ne sais pas du tout combien de temps ce spectacle tiendra à la Huchette, mais tentez le coup, cela en vaut vraiment la peine.

Théâtre de La Huchette – 23 rue de La Huchette, 75005 PARIS – tel: 01 43 26 38 99 – fax: 01 40 51 75 34

Francis Campiglia et le courant alternatif


Le photographe Francis Campiglia a suivi entre 1980 et 1995 les protagonistes de ce qu’on a coutume d’appeler le courant alternatif.

Les plus jeunes ne savent peut-être pas très bien ce que ce mot recouvre, mais quand ils sauront que sous ce terme on trouvait des groupes comme Les Garçons Bouchers, Les Béruriers, La Mano Nagra, ou encore Les Négresses Vertes, Babylone Fighter, Les Endimanchés, Les Chihuahua, les 10 Petits Indiens, les Heritiers, ou les Casse pieds, je suis certain que la mémoire leur reviendra, même s’ils étaient peut-être trop jeunes pour les avoir applaudi dans leurs concerts.

C’est l’époque où les vinyls commencaient à pâlir devant la gloire naissante des cd et où l’accordéon se mit à fréquenter l’underground. Bref, une époque qui en annonçait d’autres.

Francis Campiglia les a suivi pendant plus de dix ans avec son appareil en bataille et il a réuni sur son site environ 70 photos prises sur le vif, en concert et à côté.

De belles photographies, en noir et blanc, pour se souvenir ou découvrir et faire découvrir.

Francis Campiglia :

. Le Blog : http://www.parisrevu.fr/chroniques/
. La Photothèque ParisRevu : http://www.parisrevu.fr
. D’autres photos : http://franciscampiglia.darqroom.fr/

Et les plus attentifs auront peut-être reconnu sur la photo des Garçons Bouchers une cour que j’ai photographié quelques années plus tard et qu’ils retrouveront sur Pariscool ici… Paris est si petit…

Prévisibles, les effets de la tempête Xynthia ? Regardons donc Venise!

Il y a belle lurette maintenant que la ville de Venise a mis en place un système très performant d’alerte, prenant en compte la météo, c’est-a-dire la prévision d’un système dépressionnaire, celle du vent, de sa direction et de sa force, et celle des précipitations et de leur importance avec, élément déterminant quand on est au bord de la mer, les coefficient de marée qui, eux, sont connus et forment l’élément certain de la situation.

Venise le sait si bien qu’elle met en ligne un site internet accessible à tous, habitants et touristes, sur lequel on peut voir deux courbes:
– la première indique la courbe théorie des marées
– la seconde la courbe de la marée prévisible corrigée des éléments météorologiques qui s’affinent en permanence.

Outre internet, un système de sms est disponible, des sirènes se déclenchent dans toute la ville en cas d’alerte, avec un code sonore, que les vénitiens attendent et se hâtent de transformer en mesures de prévention : pose de panneaux sur les portes, installation de tréteaux, mise en place de schémas de circulation, relevage des objets fragiles, comme ce libraire qui empile ses livres dans une baignoire, etc.

Evidemment, ici la lagune empêche les vagues monstrueuses et les marées y sont modérées. Mais le vent s’y déchaîne aussi bien qu’ailleurs, la pluie également et, quand le coefficient de marée astronomique est élevé, comme la ville est au ras de l’eau, le phénomène entraîne par l’accumulation de l’eau dans le piège lagunaire des inondations régulières et plus ou moins importantes, plusieurs dizaines de fois pas an, et parfois une inondation spectaculaire, comme en 1966 ou le coefficient a atteint la cote de 196, alors qu’à partir de 140, on parle d’aqua alta exceptionnelle.

Ce qui est spectaculaire dans ce tableau de 1966, c’est de constater l’écart formidable entre le niveau théorique de la marée et celui atteint, à cause de l’effet météo (dépression, vent, pluies).
Alors que la marée astronomique était calée vers 0.50, elle a atteint près de 2 mètres, soit un facteur 4, à cause de la météo.

Ce week end, nous avons eu à la fois une marée très élevée et des conditions météos très mauvaises et l’amplification du niveau de marée, déjà très haut, a été multipliée par un facteur dévastateur.

La qualité des prévisions n’est pas en cause. Les météorologues avaient parfaitement prévu la tempête, le vent, la pluie. Le coefficient de marée était également disponible. Rien ne permettait de limiter le phénomène, mais n’était-il pas possible d’évaluer les conséquences de la conjonction des deux facteurs?

Il aura fallu le tsunami de 2004 pour que les systèmes de prévision et d’alerte soient revus et mis en place. On l’a vu avec le drame du Chili et les évacuations préventives sur toutes les côtes susceptibles d’être atteintes par la vague suivant le séisme.

(la page météo de Venise sur la Panse de l’Ours)

Réalisez votre rêve : manifestez beauf!

Votre rêve, c’est de défiler avec votre béret, une baguette sous le bras et des slogans biens sentis du genre :

– Non aux couloirs de bus !
– Une autoroute sur le canal St Martin
– Paris veut rouler, on va l’y aider!
– Pas de vélo, des parkings

Europe Ecologie organise demain mardi 2 mars à 8h30 Gare de l’Est une manifestation spéciale à votre intention. (dress code : lachez-vous bien propres et peignés)

Et vous pourrez aussi y reprendre le projet de Chantal Jouanno, Secrétaire d’État chargée de l’Écologie, qui milite pour l’automatisation de la ligne 14.

Les experts se penchent d’ailleurs très sérieusement sur son projet, car personne n’a encore vraiment compris ce qu’une automatisation d’un système automatique pouvait avoir comme conséquences… La science avance.

Appel aux artistes du Mail art : I LOVE STREET ART

Appel à projet / Mail art call
I LOVE STREET ART

Postez vos créations inspirées par le Street Art (stencil, affiche déchirée, peinture, photo…)

à : Roswitha GUILLEMIN
2 allée de la Fraternité Apt. n° 39
93330 NEUILLY-SUR-MARNE
FRANCE

Pas de date limite – Techniques & format libres
Adresse et timbre du côté de la création
Merci d’indiquer vos nom, prénom, adresse, site ou blog.

1ère EXPO prévue aux 10e LEZARTS DE LA BIEVRE – Paris Juin 2010

Le site : http://roswitha-loves-street-art.blogspot.com/

Saint Valentin, Boeuf gras, Carnaval et nouvel an chinois

Je cherchais une petite photo pour illustrer la saint Valentin, quand françois Berton a eu l’heureuse idée de m’envoyer cette image. Sympa, non?

Si ce baiser vous a mis en verve et si vous avez envie d’embrasser votre valentine ou votre valentin comme Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée dans « Un homme et une femme », Claude Lelouch convie tous les volontaires à se faire filmerr le gros bizou à Deauville, filmé par le cinéaste himself. Rendez-vos à 11h 30 sur la plage de Deauville. Je pense qu’il y aura du monde. Ca vaut bien les flashmobs habituels.

Après il ne vous restera plus qu’à rentrer dare dare à Paris choisir l’un des 2 défilés du nouvel an chinois, départs à 14h :

Celui de la place de l’hôtel de ville pour aller rue du Temple, rue turbigo, place des Arts et Métiers, rue Beaubourg, rue du renard et retour place de l’Hôtel de ville

Et celui celui de Belleville , départ place Fréhel à 14h, rue de Belleville , boulevard de la Villette et boulevard de Belleville.

Ou alors l’un des deux défilés qui se réclament de la tradition du carnaval parisien : le Boeuf gras et le carnaval de Paris

  

Si vous préférez le défilé traditionnel du Boeuf Gras et son carnaval, rendez-vous à 13 h 30 sur Levau ou placez vous sur le parcours pour voir et appaudir le cortège et même vous y joindre. Dresscode l’Amour (avec ce froid piquant, un peu de retenue ne sera même pas nécessaire.)

Si vous préférez le Carnaval de Paris, rendez-vous à 14h30 place Gambetta

Sachez qu’une sombre rivalité opposences deux manifestations et qu’une sérieuse bataille de confettis sera peut-être nécessaire pour départager les belligérants.

Bagnolet : merci monsieur le Maire, merci monsieur le Préfet!!

Je n’en crois pas mes oreilles. A Bagnolet, la préfecture sur demande de la mairie, a fait exécuter un jugement d’expulsion des habitants d’un squat, dont certains habitaient là depuis près de dix ans.

Police, expulsion, tout le monde sur le trottoir, hommes et femmes, et pour être bien certain que l’indignation devant une expulsion en plein mois de février par moins 3 et neige abondante ne les obligera pas à leur réouvrir les portes de leur maigre logement, un buldozzer a purement et simplement détruit l’immeuble.

Sympa, non?

Il paraît que le squat était sale, peuplé de bandits, de dealers,de gens peu recommandables, qu’il y avait du bruit et des bagarres toutes les nuits et que les voisins étaient excédés. Certains affirment même que parmi les squatters certains étaient arabes et d’autres très noirs.

J’adore l’extrême à propos de cette décision.

Imaginez un peu la réunion qui a du avoir lieu pour en décider : un bureau bien chauffé, des poignées de main entre gens qui se connaissent même s’ils affichent des opinions opposées, quelques arguments, et hop, topez-là, on expulse. Quand? demain. Mais le froid. Bah. Et la neige? Bof. Et l’opinion? Pff. Le pourrissement? On fera passer un bull. Regardez à calais, ils dorment dehors aussi. Ils ont la peau dure, croyez-moi.

Ah bon, en ce cas d’accord. On y va. Vous reprendrez bien une tasse de café? Volontiers, par ce temps, tout ce qui réchauffe est le bienvenu.

Vivendi-Messier : Dorénavant, en cas d’accident, on condamnera les voitures!

Excès de vitesse : deux voitures condamnées, leur conducteur blanchi.

Etonnant, non, mon cher capitaine Cap?

Si le jugement qui condamne Vivendi pour tromperie financière tout en blanchissant (quelle expression, presque infamante que ce plus blanc que blanc, hein!), tout en blanchissant donc Messier fait jurisprudence, on pourrait bientôt voir des voitures verbalisées mais pas leur conducteur.

Parce que forcément, tout ceux qui ont fait un peu de droit le savent, une société est une personne, morale certes, quoique…, et qu’elle ne saurait être confondue avec les personnes physiques qui sont cachées dessous, derrière, devant, sous la paille avec leur borsalino.

C’est que voyez-vous, on n’a pas toujours sous la main de lampiste, le petit bonhomme à la Sempé, obscur, le charlot de la crise avec son veston élimé et ses pieds en seconde, qu’on peut charger sans vergogne et accuser d’avoir fait dérailler tous les trains, tomber tous les avions, engagé les banques par dizaines de milliards à Francfort sans que personne ne s’en aperçoive, et foutu le feu sous le tunnel et qui en plus de s’en être sorti au lieu de crâmer bravement avec les autres.

D’ailleurs, à la Panse de l’Ours, c’est dorénavant à l’ours qu’il faut s’adresser et il n’est pour rien de ce qui s’y passe en hiver, il dort, et rien non plus en été, il folâtre dans les alpages en essayant de coincer la chèvre de Monsieur Seguin.

Le photographe François Berton et le Jazz

Passionné de musique et ami des musiciens, françois Berton est aussi, forcément, ami des gens qu’il photographie.
Et cela donne à ses images une proximité formidable.

Pour le découvrir, je vous propose deux livres qu’il vient de publier. je les ai eu en main et j’ai été vraiment bluffé par la qualité de l’impression et la fidélité de reproduction des photos, souvent le point faible de l’édition photographique. En l’occurrence, note maximale.

Le premier : FAIRE UN TROU A LA LUNE

Le livre se feuillette ici (passez en mode plein écran, c’est beaucoup mieux).

Le second : BLUES SUR SEINE : DIXIEME

Blues sur Seine par François Berton

Le livre Blues sur Seine : dixième se feuillete ici . Là encore passez en plein écran.

Et si vous avez envie d’en savoir plus sur ce photographe amoureux de la musique et du beau noir et blanc, allez visiter son site, un véritable enchantement.

http://www.berton-photos.eu/