Paris Photo 2019 : Mari Katayama

PARIS PHOTO 2019
du 7 au 10 novembre 2019
Grand Palais, Avenue Winston Churchill
75008 Paris (
carte)
De 12h à 20h du jeudi 7 au samedi 9 novembre
De 12h à 19h le dimanche 10 novembre
Billet plein tarif semaine 30€ – Billet plein tarif week-end 32€
Billet After Work 25€ – Billet tarif réduit 15€
Catalogue 25 €

Mari Katayama (stand Galerie Sage C33)

Lieu prestigieux – le Grand Palais – galeries prestigieuses aussi, venant du monde entier, présence de la presse spécialisée et des éditeurs, prix d’entrée spectaculaire – 30 euros la semaine et 32 euros le week end-, ce grand rendez-vous que constitue Paris Photo reste fidèle à lui-même, indispensable et… comment dire, un peu superficiel.

J’entends déjà les haussements de sourcils (oui, oui on les entend bien) et les murmures (qui c’est celui là, il a une drôle d’allure ce mec là …), mais je m’ennuyais un peu en parcourant les allées sous la verrière du Grand Palais, digne à elle toute seule, heureusement, de justifier le déplacement.

Beaucoup de tentatives que je trouvais un peu désespérées d’être originales, photo de paysage prise à travers une boite de conserve, paysage et boite sans grand intérêt, photos sur pied de croisées à différentes heures de la journée et alignées comme à la parade (et comme la cathédrale de Rouen?), bref rien qui parvenait à m’émouvoir vraiment.

Et je tombai alors sur le stand de la galerie Sage et les photos sortilèges de Mari Katayama, photographe que je ne connaissais pas, alors qu’il semble bien que le monde entier la connaît, comme une recherche sur internet à mon retour dans mes pénates me le fit vertement savoir.

 

Premier choc : cette photo là .

On the way home #005 – 2016 – @ Mari Katayama Courtesy galerie Sage

Et juste à côté, une table avec une espèce d’amas de tissus et de dentelles, plein de bras et de mains difformes comme autant de tentacules, celui-là même dans lequel s’était glissé la jeune femme au visage grave et juvénile pour la photo.

Et tout de suite derrière une seconde photo prise sur un pont qui donne la clé tout en renforçant l’émotion du spectateur :

On the way home #001 – 1976 – @Mari Katayama Courtesy – Galerie Sage

Quelques photos encore pour vous donner envie, vraiment, d’aller sur le stand de la Galerie Sage admirer les photos de Mari Katayama.

Et enfin un extrait de la plaquette sur le stand de la Galerie Sage :

« Née avec des handicaps physiques, Mari Katayama qui présente son travail à la fois au Pavillon Central et à l’Arsenal de la Biennale de Venise 2019, a choisi à l’âge de neuf ans d’être amputée de ses deux jambes. Depuis elle a transcendé sa condition physique au travers des œuvres qu’elle crée, utilisant son propre corps comme une sculpture vivante.

Dans ses autoportraits photographiques, Mari Katayama explore les nombreux défis auxquels elle doit faire face du fait de sa condition physique et de son identité, essayant de retracer les souvenirs de ses frustrations enfantines. Katayama nous invite à prendre en considération sa propre réalité, essayant de nous amener à reconnaître les forces qui ont modelé son idéal esthétique physique. Les séries de photographies de Mari Katayama offrent une réflexion puissante sur les défis physiques et les peurs psychologiques auxquels elle doit faire face chaque jour. Ses travaux permettent au spectateur de s’associer émotionnellement à son monde dans lequel l’image d’un corps en morceaux et le phénomène des membres fantomatiques sont profondément ressentis.

Remarquablement, Mari Katayama n’a jamais eu l’intention de devenir une artiste. La photographie a été pour elle une façon d’avoir une conversation avec le spectateur et les objets en peluche incrustés de dentelle, de coquillages, de cheveux et de cristaux qui accompagnent souvent son travail n’ont  été créés que pour     son propre amusement.

Aujourd’hui son travail a été plus que remarqué par des collectionneurs et conservateurs (Simon Baker de la Maison Européenne de la Photographie en particulier) en Europe et en Amérique. »

Un ami m’a demandé pourquoi je n’avais photographié Mari Katayama… En fait je n’ai pas osé. Et à la réflexion, j’ai eu raison: cette jeune femme se photographie elle-même avec tant de choses à dire et de talent que ma pauvre photo n’aurait eu aucun sens, sauf peut-être d’être indécente.