EXPOSITION DE LA CARTE BLANCHE PMU 2013 DU 30 AVRIL AU 11 MAI 2014
Kourtney ROY nous offre une très belle exposition. Les photos de cette jeune canadienne sont belles, mais ce n’est pas le plus important. Elles ont ce petit supplément d’âme qui fait qu’on s’arrête devant chacune en se posant des questions sur l’histoire des protagonistes qu’elle met en scène, pourquoi cette pose, pourquoi ce décor, que font-ils, qu’attendent-ils ainsi, dans une solitude affirmée et une immobilité qui a peut-être à voir avec la pose photographique, mais aussi avec leur état d’âme de gens perdus dans un rêve de hasard, de calcul, où le cheval n’a finalement guère de place, de solitude finalement, une terrible solitude.
Il s’agit ici de personnages qu’on nous dit hanter les abords des champs de course ou les salons du Pmu. Des abords très chics, qui n’ont qu’un lointain rapport avec le petit bureau de votre quartier, surpeuplé et où les parieurs entre deux jeux vont en fumer une sur le trottoir en s’interpellant et en comparant leurs tickets.
Non le propos de Kourtney Roy n’est pas de photographier cette partie populaire des paris hippiques et je me suis demandé pourquoi, question évidemment sans réponse et même sans objet, tant la liberté de l’artiste sur son sujet doit rester sans conteste.On pense évidemment à Hopper en regardant ces êtres, dont beaucoup sont la photographe elle-même, comme à son habitude et qui même en lançant ses jambes vers le ciel rend la composition encore plus immobile.
Photos immobiles, un peu tristes malgré les couleurs très travaillées, le décor cosy ou peut-être à cause de tout cela. Personne ne se parle, et sur les rares clichés à plusieurs personnages, aucun échange, mais des regards perdus même s’ils s’accompagnent de sourires de circonstance.
Et la petite photo rapportée de la présentation de l’exposition rend compte de cette même expérience : personne ne regarde vraiment les clichés exposés, et chacun finalement se concentre sur son portable dans une attente immobile qui renvoie assez bien avec l’attente des photographies de Kourtney Roy.
Real humans? Sommes-nous seulement vivants malgré nos simagrées, nos sourires, et même nos mouvements de gymnastes dans les plantes vertes? On se le demande finalement en quittant ces clichés mystérieux .
Le Bal 6, Impasse de la Défense
75018 Paris
Mercredi au Vendredi 12H-20H
Nocturne le Jeudi jusqu’à 22H
Samedi 11H-20H
Dimanche 11H-19H