Faites-vous tirer votre portrait de star « Harcourt » dans le métro pour la Saint Valentin


Qui n’a pas rêvé devant les portraits signés Harcourt?

Pour la Saint-Valentin, la RATP vous offre votre portrait de star avec Studio Harcourt

Cinq cabines photos de luxe « Studio Harcourt », recréant l’ambiance magique du cinéma des années 30, seront installées le 14 février de 12h à 18h aux stations Gare de Lyon, La Motte Picquet Grenelle, Denfert-Rochereau, Villejuif-Louis Aragon et Jaurès. ceux qui le voudront pourront se faire photographier, en duo ou en solo.

Vous pourrez ainsi ainsi repartir gratuitement avec un tirage 10×15 signé du célèbre « H » et nimbé du fameux halo de lumière qui a fait la réputation du Studio. Le procédé de sublimation thermique utilisé permet dit-on, une conservation d’au moins  100 ans. Donc rendez-vous dans un siècle pour vérifier.

Plus d’info sur le réseau RATP à partir du 5 février et sur la Page Facebook de la RATP (www.facebook.com/RATPofficiel) sur laquelle, le 14 févriervous pourrez essayer de gagner, au travers d’un jeu-concours, une véritable séance photo au sein même de Studio Harcourt (Portrait « Instant » pour deux, d’une valeur de 1250 €). Là, évidemment, ça le fait…

Préparez-vous donc, et soignez votre décolleté comme Carole Bouquet ou votre barbe de trois jours (plus?) comme Guillaume Canet.

(Et pour ceux qui ne pourraient attendre le 14 février, nous rappelons qu’une cabine photo Studio Harcourt est installée dans le cinéma MK2 Bibliothèque situé dans le 13ème arrondissement de Paris.
Format : Portrait ou en format 4 photos. Prix de la séance photo : 10 euros)


Anders Petersen à la BNF jusqu’au 2 février 2014


Je l’avoue, j’ai hésité avant de vous inviter à aller voir cette exposition. Disons le tout net, ce n’est pas trop mon idéal photographique et quand je suis sorti de cette exposition avec un ami, nous avons poussé un soupir de soulagement. Comme au sortir d’un mauvais rêve, envoûtant, certes, mais un cauchemar tout de même.

Noir et blanc magnifique, sombre et maléfique et dont les partis pris du tirage amplifient encore la noirceur, photos prises de si près que le petit appareil photo ne saurait cadrer plus serré, ombres percées d’un coup de flash plein pot pour illuminer ce qu’on aurait parfois voulu laisser de côté, Anders Petersen ne s’embarrasse guère d’académisme, ne cherche rien moins que la belle photo: son propos est ailleurs, dans lui-même, dans sa quête inlassable d’humanité et de l’humanité, surtout quand elle résonne avec ses propres peurs ou sa propre angoisse, et quand il hante les lieux déclassés où l’amour est souvent sordide, l’alcool désespéré et la misère sous toutes ses formes l’affirmation d’une dernière et sauvage déclaration de vie malgré tout.

La BNF a réussi cette exposition avec une scénographie remarquable, l’empilement des photos en rangées serrées comme pour assommer d’emblée le visiteur voyeur sous un afflux d’images toutes plus fortes, plus terribles, plus désespérées que les autres. Passée cette mise en oeil brutale, on entre ensuite dans un long parcours plus aéré où peu à peu se dessinent les épisodes et les fascinations de la vie du photographe, Café Lehmitz, Centre pénitentiaire, prostituées, déclassés, corps épuisés, peaux blafardes, yeux ouverts sur le vide, corps enlacés dans des étreintes brutales et qui font parfois songer à Jérôme Bosch ou aux grimaces des damnés des frontons des cathédrales du mauvais côté du Jugemen dernier.

Bref, peu d’eau de rose, mais des fragments de vie arrachés à coup de dent et jetés sur la pellicule dans une quête dont on ne saura pas si elle aura jamais une réponse et si vraiment, malgré ses déclarations, Petersen en cherche vraiment.

Prenez votre courage à deux mains et allez voir cette exposition. Quelle que sera votre réaction, cette visite est salutaire, pour mesurer ce dont la photo, cet aimable passe temps est capable, et pour découvrir un immense photographe.

Pour vous préparer tout de même au choc qui vous attend, il vous suffira d’ouvrir la page d’accueil du site personnel du photographe. Saisissant.

anders_petersen-site

BNF Site Richelieu
5, rue Vivienne
75002 Paris

http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/anx_expositions/f.anders_petersen.html


Etes-vous accro aux petits hauts et à la lingerie?


C’est une bonne question, surtout en ces temps moroses où les gens sur les vespas ne sont pas ce qu’ils paraissent être et où les petits hommes avec des casques ne sont pas non plus les aliens gentils et sans mystère qui ne rêvent que de rentrer à la maison.

Sisley, en 2007, sortait une campagne « fashioin junkie » dont on notera l’orthographe, sans doute pour la sonorité.
Alors si la vie quotidienne vous insupporte, une petite ligne de bretelle vous fera le plus grand bien… Non? Ah bon.

sisley fashioin junkie


Konny est de retour


Avec une belle régularité, Konny Steding revient à Paris et colle quelques affiches. Voici une des petites dernières.

 

 

konny-steding-34

 

 
A la Panse, parce qu’on aime bien Konny, on a regroupé ses collages sur une page dédiée ici : /konny-steding/

Ceci sans aucun souci d’exhaustivité, il est sur ce sujet pratiquement impossible de lutter avec elle… Hu, hu… (Je préfère finalement le hu, hu au 😉 assez ringard, vous ne trouvez pas? Non? Bon, tant pis!)


Les voeux 2014 de Ariane Mnouchkine



Les vœux de l'an 2014 d'Ariane Mnouchkine par Mediapart

« Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
À l’aube de cette année 2014, je vous souhaite beaucoup de bonheur.

Une fois dit ça… qu’ai-je dit? Que souhaité-je vraiment ?

Je m’explique :

Je nous souhaite d’abord une fuite périlleuse et ensuite un immense chantier.

D’abord fuir la peste de cette tristesse gluante, que par tombereaux entiers, tous les jours, on déverse sur nous, cette vase venimeuse, faite de haine de soi, de haine de l’autre, de méfiance de tout le monde, de ressentiments passifs et contagieux, d’amertumes stériles, de hargnes persécutoires.

Fuir l’incrédulité ricanante, enflée de sa propre importance, fuir les triomphants prophètes de l’échec inévitable, fuir les pleureurs et vestales d’un passé avorté à jamais et barrant tout futur.

Une fois réussie cette difficile évasion, je nous souhaite un chantier, un chantier colossal, pharaonique, himalayesque, inouï, surhumain parce que justement totalement humain. Le chantier des chantiers.

Ce chantier sur la palissade duquel, dès les élections passées, nos élus s’empressent d’apposer l’écriteau : “Chantier Interdit Au Public“

Je crois que j’ose parler de la démocratie.

Etre consultés de temps à autre ne suffit plus. Plus du tout. Déclarons-nous, tous, responsables de tout.

Entrons sur ce chantier. Pas besoin de violence. De cris, de rage. Pas besoin d’hostilité. Juste besoin de confiance. De regards. D’écoute. De constance.

L’Etat, en l’occurrence, c’est nous.

Ouvrons des laboratoires, ou rejoignons ceux, innombrables déjà, où, à tant de questions et de problèmes, des femmes et des hommes trouvent des réponses, imaginent et proposent des solutions qui ne demandent qu’à être expérimentées et mises en pratique, avec audace et prudence, avec confiance et exigence.

Ajoutons partout, à celles qui existent déjà, des petites zones libres.

Oui, de ces petits exemples courageux qui incitent au courage créatif.

Expérimentons, nous-mêmes, expérimentons, humblement, joyeusement et sans arrogance. Que l’échec soit notre professeur, pas notre censeur. Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage. Scrutons nos éprouvettes minuscules ou nos alambics énormes afin de progresser concrètement dans notre recherche d’une meilleure société humaine. Car c’est du minuscule au cosmique que ce travail nous entrainera et entraine déjà ceux qui s’y confrontent. Comme les poètes qui savent qu’il faut, tantôt écrire une ode à la tomate ou à la soupe de congre, tantôt écrire Les Châtiments. Sauver une herbe médicinale en Amazonie, garantir aux femmes la liberté, l’égalité, la vie souvent.

Et surtout, surtout, disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre quasiment au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée. Ils en sont encore aux tout premiers chapitres d’une longue et fabuleuse épopée dont ils seront, non pas les rouages muets, mais au contraire, les inévitables auteurs.

Il faut qu’ils sachent que, ô merveille, ils ont une œuvre, faite de mille œuvres, à accomplir, ensemble, avec leurs enfants et les enfants de leurs enfants.

Disons-le, haut et fort, car, beaucoup d’entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les désespère.

Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient.

Qu’attendons-nous ? L’année 2014 ? La voici.

PS : Les deux poètes cités sont évidemment Pablo Neruda et Victor Hugo »

Ariane Mnouchkine