Le cinéma américain n’a pas fini de nous surprendre.
Quatre films à l’affiche en ce moment, tous très étonnants et qui montrent une fois de plus sa vitalité et son extrême liberté de ton et d’inspiration:
– Argo qui montre l’exfiltration d’employés de l’ambassade des Etats Unis d’Iran en 1980 par la force d’une mystification improbable et réjouissante;
– Django Unchained qui accompagne dans un rêve onirique et violent la libération d’un esclave noir qui finit par tuer tout le monde;
– Lincoln qui éclaire les dessous du vote du treizième amendement et les manoeuvres du Président Lincoln pour arracher les dernières voix et abandonner au passage l’égalité des tous les hommes pour faire acter leur égalité devant la Loi;
– Zero dark Thirty qui nous fait suivre pas à pas, comme les minutes d’un acte notarial, la traque, parfois aux limites et même au-delà des droits de l’homme, d’une jeune agent de la Cia pour débusquer Ben Laden jusque dans sa retraite d’une petite ville du Pakistan.
On peut, on doit discuter des qualités et défauts de chacun. On peut, on doit se méfier et intégrer le point de vue évidemment partial adopté par chacun.
Mais une fois ces réserves émises et assumées, force est de reconnaître qu’on a là quatre très beaux films, avec un propos et, comme on dit, « des choses à dire ».
Chacun applaudira ou regrettera le vote aux Oscars en faveur d’Argo. Peu importe. Il faut aller voir ces quatre films pour comprendre un peu mieux ce drôle de pays, présidé par un noir, en avance et en retard sur tant de sujets qu’on ne sait jamais très bien où il en est et dont on s’étonne que les Etats n’aient pas quitté l’Union depuis longtemps et restent unis malgré tout.