La solidarité demande à ce que chacun reste dans la barque…

Vous vivez en France?
Vous travaillez en France?
Vous payez vos impôts en France?
Vous cotisez en France?
Vous vous faites soigner en France?
Vous donnez même de l’argent aux Ong en France, aux Restos, à MSF, aux autres aussi, et même aux gars qui vous cassent les oreilles avec Kalinka dans le métro?

Bref, vous êtes dans le bateau. Il n’est pas le plus beau, pas le plus rapide, pas le mieux repeint, pas le plus égalitaire non plus, toutes les classes n’ont pas été abolies et quelques uns font beaucoup de bruit sur le pont supérieur en crachant leur champagne par dessus le bastingage, mais enfin c’est votre, c’est notre bateau.

Par contre, ce qui est très insupportable, c’est que quelques uns, sous prétexte qu’ils ont trouvé un filon pour gagner un peu d’argent, grand bien leur fasse, décident de voguer leur existence sur deux bateaux à la fois, en payant leur billet sur un seul et bien sûr pas le leur.

La sécu n’est pas rentable? On le sait. On éponge tous les ans son déficit avec nos impôts, mais cette sécu là, elle nous soigne quand on attrape la grippe aviaire, ce qui heureusement n’est pas fréquent (pas encore). Mais ce n’est pas une raison pour aller cotiser ailleurs, sous prétexte que c’est moins cher. Car alors on pagaie dans le bateau d’à côté en prétendant rester assis sur son siège sans rien faire et profiter des coups de pagaie des copains, dont on se gausse de la maladresse.

L’état gaspille nos sous? On le sait, mais enfin ce qui reste sert à payer nos hôpitaux, nos routes, nos chômeurs, nos écoles, nos crèches, et même nos députés, c’est dire si on a le porte monnaie altruiste.

Quand on est assis dans sa barque, il faut pagayer avec les autres. Ca n’empêche pas de gueuler, ni de se lever de temps en temps pour se retourner vers le gars derrière qui n’en fout pas une rame, ni de pointer du doigt celui qui a fait fabriquer sa pagaie par des enfants maltraités en asie du sud est, mais on pagaie quand même. Sinon, on descend, et on ne s’accroche pas à l’arrière sur son matelas pneumatique en sirotant des sodas et en rigolant.

Bon, ça va mieux…