
Ce qu'il en dit lui même
:
REALITE SUBJECTIVE. ETRE N'EST PAS EXISTER
L'impondérable est un
facteur non-négligeable au déroulement de tout
évènement. Notre compréhension des choses
a en effet ses limites, notre maîtrise n'est pas absolue.
La réalisation du personnage lumineux, bien que pré-déterminée,
est sujette à l'imprévisible. Seul le support photographique
peut témoigner de la réalité du dessin.
Par analogie, la démarche est similaire à celle
d'un musicien qui utilserait son instrument afin de composer
une mélodie sans entendre ce qu'il joue. Seul l'enregistrement
la révèlerait.
Utiliser la lumière pour dessiner un personnage lors de
la prise de vue est également une tentative de représentation
de cet état de conscience qui nous caractérise
au sein du monde vivant, qui nous différencie du monde
végétal et animal. Car non seulement nous sommes
matière, mais également capables d'autres choses
que de répondre à nos instincts vitaux dans le
but d'assurer notre seule survie.
L'étirement du temps de pause lors de la prise de vue
métamorphose chez l'observateur la perception de ce qui
est concret et ne l'est pas. Ma présence, pourtant bien
réelle, disparaît du champ car la pellicule ne la
perçoit pas.
Notre compréhension du monde provient de son observation.
Mais l'oeil ne voit que la surface des choses. Réalisées
sans aucun trucage ni retouche, ces images cherchent à
escamoter la puissance du monde matériel, afin de montrer
les limites de nos perceptions.
BOC